Montréal International a lancé ce jeudi une nouvelle organisation internationale de défense des personnes LGBTQI (lesbiennes, gaies, bisexuelles, transexuelles, queer ou intersexuées).

Cette nouvelle entité, nommée Égides-l’Alliance internationale francophone pour l’égalité et les diversités, sera présente dans une cinquantaine de pays et territoires sur la planète. Son siège social sera établi dans la métropole.

Elle aura comme objectif de fournir des ressources financières et matérielles aux organisations sur le terrain. Celles-ci, par exemple, ne disposent souvent d’aucune documentation en français.

De fait, selon Égides, les organismes qui œuvrent dans des pays francophones n’ont accès qu’à une part famélique des quelque 250 millions de dollars allongés chaque année par les organisations philanthropiques de défense des droits de la communauté LGBTQI dans le monde. Ce qui contribue « au grand isolement de ces groupes et des populations pour lesquelles ils travaillent ».

En outre, une quinzaine de pays de l’espace francophone criminalisent toujours les relations entre personnes du même sexe.

« C’est notamment le cas dans la culture musulmane ou afro-caribéenne », souligne Esther-Léa Ledoux, administratrice d’Égides.

De fait, selon Mme Ledoux, le moment même du lancement de la nouvelle organisation a été tenu secret dans certains pays « parce que des personnes [de groupes locaux] se sentent en danger ».

« Oui, en 2019, c’est encore quelque chose de très réel », déplore-t-elle, justifiant ainsi l’importance de tisser des liens entre ces groupes dans un « espace sécuritaire ».

Aligné sur la Journée internationale de la lutte contre l’homophobie, le lancement d’Égides survient un peu moins d’un an après l’annonce de sa création, en juin 2018. Le gouvernement du Québec avait alors accordé une enveloppe de 4 millions à Montréal International, qui chapeaute le projet. Ce budget sera désormais alloué à la nouvelle organisation, qui établira ses quartiers généraux à l’UQAM.