Les chauffeurs de taxi ont obtenu un appui de taille, mardi, alors que les usagers du transport adapté ont à leur tour réclamé l’abolition du projet de loi qui déréglemente l’industrie du taxi.

Lors des consultations particulières sur le projet de loi 17, l’Alliance des regroupements des usagers du transport adapté du Québec a dit craindre les effets du projet de loi pour les personnes qui ont un handicap et qui dépendent de ce service pour se déplacer, aller à l’école, à leurs rendez-vous médicaux, par exemple.

« Ce que nous anticipons, c’est l’insécurité que laisse profiler le projet de loi quant au maintien des services tels qu’ils sont offerts présentement », a lancé Rosanne Couture, directrice générale de l’Alliance des regroupements des usagers du transport adapté du Québec.

Selon les données du ministère des Transports, 121 600 personnes recouraient à ce service en décembre dernier.

L’industrie du taxi réalise plus de 70 % des déplacements des personnes admises au transport adapté dans l’ensemble du Québec, soit près de 6 millions de déplacements par année. À Montréal et à Québec, la proportion grimpe à 85 %, à Sherbrooke 70 %.

Mme Couture craint qu’avec la déréglementation, moins de chauffeurs soient intéressés à assurer le service de transport adapté.

Elle a aussi critiqué les dispositions du projet de loi quant à la formation des chauffeurs et quant à la tarification variable des courses, notamment.

« On nous parle beaucoup plus en termes de technologie, d’innovation, et ça va de plus en plus dans l’ésotérisme avec la voiture autonome, à tel point que la personne est complètement oubliée et, qui plus est, les personnes les plus vulnérables du Québec », s’est insurgée Mme Couture.

Le ministre des Transports, François Bonnardel, a tenté de la rassurer. « Le lendemain de l’adoption de cette loi, grosso modo, pour le transport adapté, rien ne va changer au Québec. Ceux qui nous écoutent et qui reçoivent un service aujourd’hui vont recevoir le même service », a-t-il lancé.

Mais Mme Couture rapporte une insécurité persistante chez les usagers du transport adapté et elle continue de réclamer un nouveau projet de loi.