Boeing est sur le point de « finaliser » le développement d'un correctif du système anti-décrochage MCAS du 737 MAX dont le fonctionnement a été mis en cause dans la tragédie de Lion Air, a annoncé dimanche son PDG Dennis Muilenburg.

« Boeing est en train de finaliser le développement d'une actualisation déjà annoncée du logiciel et la révision du manuel de formation des pilotes pour répondre aux erreurs des capteurs du MCAS », déclare M. Muilenburg, dans un communiqué.

Vendredi deux sources industrielles anonymes avaient indiqué à l'AFP que ce correctif devrait être prêt dans une dizaine de jours et que la « réparation » prendrait au moins deux heures.

Cette modification ne présage pas des causes de l'accident du 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines, avaient mis en garde ces sources, ce qu'a également semblé faire dimanche Dennis Muilenburg. Il a déclaré que « les enquêteurs continuent à travailler pour établir des conclusions définitives ».

La FAA, le régulateur du transport aérien américain, a donné au constructeur aéronautique jusqu'en avril pour modifier le système MCAS.

Les enquêtes sur le drame de Lion Air qui a fait 189 morts en octobre dernier et sur le crash d'un 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines qui a causé la mort de 157 personnes le 10 mars se poursuivent. La ministre des Transports de l'Ethiopie a indiqué dimanche qu'il y avait des similitudes entre les deux accidents, sans donner davantage de détails.

De premiers éléments concernant le vol Lion Air ont pointé vers un dysfonctionnement du système de stabilisation en vol destiné à éviter un décrochage de l'avion, le MCAS (Manoeuvering Characteristics Augmentation System).  

De plus, des pilotes américains ont indiqué avoir rencontré des problèmes avec ce même système.

Le MCAS, conçu spécialement pour les 737 MAX afin de remédier à des moteurs plus gros et plus lourds que ceux équipant les 737 d'ancienne génération, met l'avion en « piqué » lorsque l'appareil est en décrochage afin de regagner de la vitesse - sur la base d'une appréciation erronée dans ce cas.

La FAA a défendu dimanche sa procédure de certification du 737 MAX et notamment du MCAS, confiée à des employés de Boeing, après que le Seattle Times a indiqué qu'elle avait été faite dans l'urgence et que le rapport d'analyse était truffé d'erreurs « importantes ».