Le Centre jeunesse de Montréal est désespérément à la recherche de familles d'accueil prêtes à héberger des tout-petits de zéro à cinq ans. Le nombre de familles d'accueil a fortement diminué depuis dix ans, à tel point que la situation est décrite comme « critique » par les autorités de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

« Le nombre de ressources en 2011 était de 900 familles. Et aujourd'hui, on est à 300. Or, la famille d'accueil, c'est un milieu capital en protection de la jeunesse », souligne Nathalie Bibeau, directrice adjointe des programmes jeunesse, des services jeunesse et des ressources dans la communauté du CISSS Centre-sud de l'île de Montréal.

L'organisme a lancé aujourd'hui un appel pour recruter rapidement 20 à 25 familles qui seraient prêtes à héberger de très jeunes enfants placés sous protection. L'objectif est ambitieux : c'est près du double des familles qu'on recrute habituellement dans une année. Près de 1100 enfants sont actuellement en famille d'accueil sur le territoire montréalais.

Ces familles recherchées pourraient par exemple être appelées à héberger ce bébé de deux jours, actuellement en sevrage dans un service hospitalier montréalais. La mère a consommé des stupéfiants pendant la grossesse et se trouve en désintoxication. Ou encore ce petit garçon de quatre ans, victime d'abus physiques, qui a des suivis médicaux réguliers, et a besoin d'un foyer sécurisant le temps que ses parents améliorent leur situation.

Les familles recherchées doivent impérativement résider sur le territoire de Montréal. Le statut civil des membres de la famille importe peu. Il peut s'agir de personnes seules, ou de familles qui ont déjà des enfants. « Le critère numéro un est d'avoir envie d'héberger un enfant, fait valoir Mme Bibeau. Mais il est certain que certains de ces enfants ont eu des traumatismes. Ça prend des gens solides pour jouer ce rôle. »

Les familles qui manifesteront leur intérêt feront l'objet d'un processus de sélection rigoureux, qui inclut des entrevues avec les membres de la famille et leurs proches. Ils doivent également disposer de la stabilité financière et des espaces physiques nécessaires à l'hébergement d'un enfant.

Les enfants qui seront hébergés dans ces familles pourront n'y rester un court moment, ou encore à moyen ou long terme. « On n'est pas en train de dire nécessairement que l'enfant ne retournera jamais dans sa famille, mais les milieux d'accueil doivent être prêts à les garder longtemps. » Dans la majorité des cas, la famille biologique sera encore dans le portrait et le milieu d'accueil sera appelé à transiger avec elle.

La majorité des enfants sous protection à Montréal demeure dans son milieu naturel. Quand un retrait de la famille biologique s'impose, on privilégie la famille immédiate. Le CJM peut ainsi compter sur les services de 400 familles d'accueil de proximité. Mais dans les cas où la famille élargie ne peut pas prendre la relève, la DPJ s'en remet aux familles d'accueil.

Pourquoi le nombre de famille d'accueil a-t-il diminué au fil des ans? « La situation des gens change. Ils prennent des retraites, tombent malade, vivent des séparations. À travers le temps, leur nombre a diminué. Certaines d'entre elles ont hébergé des enfants pendant des années, disons qu'elles ont fait leur part! », fait valoir Mme Bibeau.

Vous voudriez devenir famille d'accueil? Contactez le programme jeunesse du CIUSS du Centre-sud-de-l'île-de-Montréal au 514-356-5435