Plusieurs groupes oeuvrant dans le travail humanitaire sont parvenus à quitter Haïti malgré les manifestations violentes qui secouent actuellement la Perle des Antilles.

Les 26 membres de la Fondation des missions «La Bible parle» étaient coincés dans un village situé à environ 200 kilomètres à l'ouest de Port-au-Prince. Le vice-président de la Fondation, Michel Bougie, a indiqué que le groupe montréalais avait dû se résoudre à noliser un avion auprès d'une entreprise américaine au nom prédestiné The Missionnary Flight pour amener le groupe vers l'aéroport Toussaint-Louverture de Port-au-Prince.

Selon M. Bougie, tous les membres du groupe se portent bien. «Il faut dire qu'il n'y avait pas de danger immédiat dans le village», a-t-il dit en entrevue à La Presse canadienne.

Les missionnaires devaient quitter Haïti mercredi, mais ils n'ont pu le faire à cause de la situation se prévalant dans le pays.

Ils avaient tenté en vain de rejoindre de différentes façons les gouvernements pour les mettre au courant de leur situation. «On n'a pas réussi à avoir une communication qui nous permettait d'avoir une solution», a souligné M. Bougie.

Par ailleurs, Air Transat a indiqué qu'un groupe d'élèves de deux écoles secondaires de Victoriaville étaient en route pour le Canada. Leur avion devait arriver à Montréal dimanche soir vers 20h30.

Par ailleurs, un groupe d'élèves de deux écoles secondaires de Victoriaville en voyage humanitaire en Haïti sont arrivés à Montréal dimanche soir.

Un groupe albertain

Un groupe de missionnaires de l'organisme Haiti Arise avait été évacué de Port-au-Prince, samedi soir.

Un coupe originaire de Weyburn, en Saskatchewan, s'est dit heureux d'être de retour à la maison, mais il compatit pour ceux qui restent dans ce pays.

Wade et Marilyn Fitzpatrick ont relaté que le groupe avait été transporté à l'aéroport de Port-au-Prince en hélicoptère, puisque les routes sont bloquées par des pneus incendiés et des manifestants armés de pierre et de fusils.

Ils sont soulagés d'être en sécurité, mais ils s'inquiètent du sort des Haïtiens, qui risquent de manquer de nourriture et d'eau si les routes ne rouvrent pas prochainement.

«Ils sont à court, à court de tout, a déclaré M. Fitzpatrick, dimanche, en entrevue depuis Fort Lauderdale, en Floride. Il n'y a rien qui bouge sur les autoroutes nationales, alors l'eau, la nourriture et toutes ces choses disparaissent», a-t-il ajouté.

Des manifestations ont éclaté dans les rues du pays pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse. Les Haïtiens dénoncent l'explosion de l'inflation et l'incapacité du gouvernement à accuser qui que ce soit dans le détournement de fonds d'un programme vénézuélien de plusieurs milliards de dollars qui visait à envoyer du pétrole à rabais en Haïti.

Les Fitzpatrick qui ont vécu quelque temps en Haïti dans les dernières années, disent avoir été témoins de manifestations du genre par le passé, mais ils s'en sont toujours éloignés.

«Si on va trop près pour en être témoin, on est dans le pétrin», a indiqué M. Fitzpatrick.

Le pays situé dans les Caraïbes a été dévasté par des catastrophes naturelles dans les dernières années, dont le tremblement de terre de 2010 et l'ouragan Matthew en 2016.

Mais cette fois-ci c'est différent, selon M. Fitzpatrick, puisqu'il s'agit d'une controverse causée par l'humain.

«Dans une catastrophe naturelle, le pays s'unit, mais cette zone particulière du pays est fissurée et il n'est pas possible de s'unir pour améliorer les choses», a-t-il expliqué.

D'autres Canadiens sont restés pris en Haïti, dont des missionnaires, des professionnels de la santé, des touristes et des étudiants. Plusieurs d'entre eux ont pu se rendre à l'aéroport en hélicoptère, mais d'autres ont utilisé des moyens de transport plus dangereux.

113 Québécois qui étaient piégés dans un complexe hôtelier haïtien avaient également été évacués en hélicoptère, avant de prendre un vol vers Montréal, qui a atterri samedi soir.