Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a accusé les syndicats étudiants d'«absurdités marxistes insensées» dans un appel par courriel aux donateurs pour le Parti progressiste-conservateur.

Les propos de Doug Ford ont été faits alors qu'il soulignait la décision de son gouvernement de rendre certains frais payés par les étudiants des collèges et des universités facultatifs et non plus obligatoires.

Dans le courriel envoyé par le parti, M. Ford soutient que les étudiants ont été «forcés de se syndiquer et de payer pour ces syndicats», et que tout le monde sait à quel genre d'«absurdités marxistes insensées en arrivent ces syndicats étudiants».

Le message a suscité la condamnation de groupes d'étudiants et de politiciens de l'opposition qui ont déclaré que les mots utilisés par le premier ministre confirmaient ce qu'ils soupçonnaient, à savoir que les modifications annoncées le mois dernier étaient motivées par des considérations politiques.

Le courriel de financement - avec comme objet «À quel point le système d'éducation était-il brisé ?» - mentionne également la décision du gouvernement d'éliminer la gratuité des frais de scolarité pour les étudiants à faible revenu, tout en réduisant de façon générale les frais de scolarité de 10%.

M. Ford fait valoir que ce sont «de petites choses... mais qu'elles s'additionnent», avant de faire appel à des dons pour la formation politique.

Questionné sur le message dans ce courriel de financement, le porte-parole du Parti progressiste-conservateur Marcus Mattinson a fait valoir que les changements sur les frais étudiants permettaient une plus grande transparence.

La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) a affirmé que les propos de Doug Ford laissent croire que les modifications par le gouvernement à certains frais ont été apportées à des fins politiques.

«Il s'agit en fait d'enlever des ressources aux groupes étudiants», a fait valoir Nour Alideeb, présidente de la branche ontarienne du groupe, ajoutant que les fonds sont utilisés pour financer notamment des banques alimentaires et des centres pour les femmes sur les campus.

La présidente du College Student Alliance, Brittany Greig, a exprimé sa déception à l'égard du message de Doug Ford, et a souligné que les syndicats étudiants étaient élus démocratiquement.