Les Jésuites canadiens promettent la transparence sur la pédophilie dans leurs rangs et vont publier les noms de prêtres visés par des accusations crédibles « d’abus sexuels sur des mineurs » depuis 1950, a annoncé l’ordre religieux mardi.

« Nous entendons au Canada la voix des victimes d’abus sexuels durant leur enfance. Les listes fournissant au public de l’information sur ces hommes sont importantes pour la guérison », a dit dans un communiqué Erik Oland, qui dirige l’ordre au Canada.

Les Jésuites du Canada, dont la « province » religieuse comprend également Haïti, ont retenu les services d’une organisation externe, le King International Advisory Group, pour examiner tous les dossiers personnels des Jésuites en vue de publier les noms de ceux « qui ont été accusés de façon crédible d’abus sexuels sur des mineurs », précise le texte.

« Le regroupement des dossiers pertinents est en grande partie terminé. Étant donné que le projet comporte l’examen et la numérisation manuelle de milliers de documents […] nous prévoyons de publier une liste exhaustive d’ici janvier 2021 », a indiqué l’ordre.

Les Jésuites canadiens emboîtent le pas à leurs confrères et plusieurs diocèses des États-Unis, qui ont publié de telles listes depuis que la justice de Pennsylvanie a détaillé en 2018 les abus perpétrés par plus de 300 prêtres de cet État sur un millier d’enfants au cours de plusieurs décennies.

La liste des Jésuites canadiens comprendra les noms de religieux dont il semble « plus probable qu’improbable » qu’ils aient été impliqués dans des abus sur des mineurs, même s’ils n’ont jamais été inculpés ou condamnés de leur vivant.

La Compagnie de Jésus – l’ordre des Jésuites dont est issu le pape François – assure qu’au Canada, « au moins 90 % ou plus » des plaintes déposées contre elle depuis 1958 concernent les actions de deux prêtres décédés depuis plus de 25 ans, George Epoch et Norman Hinton.

Depuis 2000, la Compagnie de Jésus a reçu près d’une vingtaine de plaintes au Canada, mais toutes pour des faits qui se sont produits au siècle dernier.

Le pape François a fait mardi un pas de plus dans la lutte contre les agressions sexuelles dans l’Église catholique en levant le secret pontifical sur ces délits, tout en maintenant un minimum de confidentialité.