Plusieurs politiques et règlements en protection de la jeunesse sont désuets, le personnel est surchargé de travail, souvent formé de façon insuffisante, et la lourdeur de leurs tâches administratives limite leurs interventions auprès des familles et des enfants.

Tels sont quelques-uns des constats faits jeudi par Marie Rinfret, protectrice du citoyen, à la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse.

Les constats qu’elle fait, a-t-elle dit, « appellent à des correctifs pressants ». Pour les enfants, pour les familles comme pour le personnel dont l’embauche et la rétention sont à son avis compromises.

En 2018-2019, le Protecteur du citoyen a reçu 281 plaintes et signalements pris en charge par son secteur d’enquête Jeunes en difficulté, soit « un bond de près de 30 % par rapport à la moyenne des quatre dernières années ».

Quelques exemples de plaintes ? Me Rinfret a cité dans son allocution le cas d’une jeune fille hébergée dans un centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation qui « a fait l’objet de plus d’une centaine de mesures de contrôle, soit des contentions et des mises en isolement ».

Autre exemple : des parents se sont plaints de ne voir leurs enfants qu’à l’occasion de contacts supervisés, et ce, depuis plusieurs années, « sans que cette mesure soit réévaluée ».

Correctifs nécessaires

Me Rinfret a aussi, comme d’autres témoins avant elle, souligné que des enfants autochtones peuvent être déplacés de leur communauté sans que des mesures aient été prises pour préserver leur identité culturelle.

Me Rinfret a aussi dénoncé « des manquements dans la qualité des services », « des lacunes dans le traitement de certains dossiers » et une « attitude inappropriée de certains intervenants ou intervenantes ».

Elle observe au surplus des disparités dans les pratiques en protection de la jeunesse selon les régions.

Tout cela doit être corrigé. « Les autorités responsables doivent faire preuve d’un souci constant d’adapter la quantité et l’intensité des ressources au bien-être des enfants afin de s’assurer que ceux-ci et leurs parents reçoivent, en temps opportun, l’aide et les services auxquels ils ont droit », a conclu Me Rinfret.