La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) dénonce un système de financement à « deux vitesses » des corps policiers dans la province. Elle réclame 788 millions de Québec pour pallier cette « iniquité ».  

Les corps de policiers municipaux ne reçoivent pas d’argent du gouvernement provincial contrairement à la Sûreté du Québec (SQ) qui reçoit une enveloppe de 300 millions de dollars par année. Ce montant représente 47 % des coûts de fonctionnement de la SQ. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a fait passer la subvention de 300 à 375 millions en juin.

Les citoyens des villes qui ont un corps de police municipal doivent payer plus de leur poche, dénonce la FPMQ. « Ces citoyens paient leur police municipale en plus de payer la police [de la SQ] des villes autour, explique François Lemay, président de la FPMQ. Le gouvernement favorise certains contribuables au détriment de d’autres. »

La Fédération qui représente 33 corps policiers interpelle la ministre. Ils désirent obtenir la même subvention que la SQ. La FPMQ profite du dépôt prochain du Livre vert à Québec pour faire la demande.  

Cette mesure toucherait les deux tiers de la population du Québec. Les polices municipales desservent 5,5 millions de personnes à travers la province.  

Cette mesure allégerait le fardeau des villes qui pourraient utiliser leur argent autrement, croit la FPMQ.  

La FPMQ a relevé la situation de Drummondville, desservi par la SQ. En dix ans, la ville a reçu près de 75 millions en subventions du gouvernement. Des villes comme Montréal, Mirabel, Sherbrooke, Québec ou Trois Rivières n’ont rien reçu pour la même période. 

« Il faut que les maires et les mairesses se mettent ensemble pour aller chercher ce financement », indique M. Lemay.  

Plusieurs maires avaient montré les dents en décembre dernier lorsque le gouvernement Legault avait décidé de baisser la facture des services offerts par la SQ en 2019. Les villes de Granby, de Trois-Rivières, de Saint-Jérôme et de Saint-Jean-sur-Richelieu avaient décidé de se regrouper pour dénoncer cette mesure.