Presque quatre mois après la rupture d’une digue qui a forcé 6000 habitants à fuir leur maison, les travaux de démolition des demeures inondées ont débuté à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, dans les Laurentides.

Roland Gariépy, 77 ans, s’est déplacé dans son ancien quartier vendredi après-midi, pour assister aux démolitions des premières maisons depuis les inondations du printemps dernier à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. La maison modulaire où il vivait avec sa femme sera détruite mercredi, une étape difficile pour plusieurs aînés comme lui, qui avaient choisi de vivre à Sainte-Marthe-sur-le-Lac pour leur retraite.

«C’était un paradis chez nous. On avait plusieurs amis, mais là, tout le monde est parti. Les maisons sont vides et seront démolies» a-t-il dit en entrevue avec La Presse canadienne.

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

La maison modulaire où Roland Gariépy vivait avec sa femme sera détruite mercredi.

Pour M. Gariépy, la disparition de ces maisons signifie aussi la disparition d’une communauté.

«Parfois, je pouvais prendre trois heures pour tondre mon gazon parce que tout le monde arrêtait pour jaser. On était bien, c’est une façon de vivre qui disparaît», a-t-il soutenu.

Selon lui, la Ville a délivré une soixantaine de permis de démolition afin de démanteler les maisons rendues inhabitables.

Quatre mois après le sinistre, M. Gariépy, comme plusieurs sinistrés, est amer et dénonce le processus d’indemnisation.

«On nous a promis de l’argent, mais ça fait trois mois qu’on se fait trimballer d’un bord pis de l’autre. Le plus malheureux dans tout ça, c’est que les sinistrés ont été laissés à eux-mêmes.»

Roland Gariépy ajoute qu’il y a beaucoup de personnes âgées parmi les sinistrés, des gens vulnérables qui sont dans l’attente de recevoir des compensations à la hauteur de ce qu’ils ont perdu.

«On ne sait pas combien on recevra et on ne sait pas quand on le recevra, alors c’est difficile de planifier quoi que ce soit.»

Au printemps dernier, le gouvernement Legault avait annoncé un programme qui prévoit un versement qui peut atteindre 200 000 $ aux sinistrés qui doivent déménager.