(Gillam) La chasse à l’homme qui dure depuis plus de deux semaines dans l’ouest du pays est enfin terminée. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a retrouvé les corps de deux hommes dans le nord du Manitoba, mercredi matin, et les policiers croient qu’il s’agit des deux fugitifs soupçonnés d’avoir commis trois meurtres en Colombie-Britannique.

Une autopsie sera pratiquée à Winnipeg, a précisé la commissaire adjointe Jane MacClatchy en conférence de presse, pour confirmer légalement qu’il s’agit bien de Bryer Schmegelsky, âgé de 18 ans, et de Kam McLeod, âgé de 19 ans.

L’intervention permettra du même coup de déterminer la cause des décès.

Les deux corps ont été retrouvés dans un secteur où la végétation est très dense, à environ un kilomètre de l’embarcation endommagée qui avait été repérée la semaine dernière sur les rives du fleuve Nelson, dans la région de Gillam, au Manitoba.

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Les deux corps ont été retrouvés à environ un kilomètre de l’embarcation endommagée qui avait été repérée la semaine dernière.

Des plongeurs avaient alors été dépêchés sur place pour effectuer des recherches dans le cours d’eau, qui n’avaient donné aucun résultat, mais d’autres recherches effectuées par des équipes spécialisées ont permis de repérer les corps dans un secteur qualifié d’« inhospitalier » en raison de la végétation.

Le ministre fédéral de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, a salué le travail des enquêteurs qui, selon lui, ont « mené cette opération majeure avec une extraordinaire efficacité ».

La chasse à l’homme avait débuté le 23 juillet lorsque les deux jeunes hommes, d’abord présentés comme des disparus, sont officiellement devenus des suspects du meurtre de l’Australien Lucas Fowler et de sa copine américaine Chynna Deese.

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Ils ont ensuite été formellement accusés, le 24 juillet, du meurtre de Leonard Dyck, un professeur de l’Université de la Colombie-Britannique. Des mandats d’arrêt pancanadiens avaient à ce moment été lancés.

Une question de temps

En conférence de presse, la commissaire adjointe de la GRC Jane MacClatchy a rendu hommage à la ténacité et à l’ingéniosité des policiers sur le terrain. Bien que les suspects n’avaient pas été vus depuis le 22 juillet, les enquêteurs étaient persuadés qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant qu’ils soient retrouvés.

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La commissaire adjointe de la GRC, Jane MacClatchy

« Nos policiers savaient qu’il suffirait de découvrir un seul élément de preuve pour faire avancer cette enquête », a-t-elle déclaré.

Cette découverte est survenue vendredi dernier, le 2 août, quand des objets liés aux deux hommes ont été trouvés sur le rivage du fleuve Nelson. Cette piste a permis de réduire la zone de recherche et finalement de trouver les cadavres.

« Je sais que les dernières semaines ont été extrêmement difficiles pour les familles de toutes les personnes touchées par la série d’événements. J’espère que l’annonce d’aujourd’hui leur apportera un certain réconfort », a mentionné avec empathie Mme MacClatchy.

L’enquête se poursuit

Si la chasse à l’homme semble effectivement terminée, l’enquête concernant les trois meurtres en Colombie-Britannique est loin d’être terminée a rappelé la GRC de la province à l’extrême-ouest du pays.

Lors de sa propre conférence de presse, tenue en soirée mercredi pour offrir une mise à jour sur l’évolution de l’enquête, le corps de police a confirmé qu’il lui restait encore bien du travail à accomplir.

« Nous devons encore veiller à ce que les conclusions de notre enquête, qu’il s’agisse des déclarations, de chronologie des faits ou de preuves matérielles ou numériques continuent de confirmer notre théorie et d’éliminer toute autre possibilité ou tout autre suspect. Tant que cette tâche ne sera pas terminée, le dossier ne sera pas clos », a déclaré la sergente d’état-major Annie Linteau.

Les enquêteurs en Colombie-Britannique se sont entretenus avec les familles des trois victimes afin de les informer des derniers développements de l’affaire.

De plus, la sergente d’état-major Linteau a indiqué que la GRC offre son soutien aux familles des victimes de même qu’« aux familles des deux hommes de Port Alberni, alors qu’elles sont confrontées à cette situation difficile ».