(Montréal) La femme de Raif Badawi se dit reconnaissante envers le vice-président américain, Mike Pence, qui a appelé l’Arabie saoudite à libérer son mari de prison.

Ensaf Haidar, qui vit à Sherbrooke avec leurs trois enfants, a déclaré jeudi qu’elle aimerait rencontrer le président des États-Unis, Donald Trump, pour discuter des moyens par lesquels il pourrait favoriser la libération de son mari. Selon elle, c’est la première fois qu’un membre important du gouvernement américain mentionne officiellement le nom de son mari.

« M. Trump est la seule solution pour le moment », a-t-elle déclaré au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

Plus tôt jeudi, M. Pence avait déclaré lors d’une conférence sur la liberté religieuse à Washington que l’Arabie saoudite contribuerait grandement à rétablir sa réputation internationale en libérant le blogueur dissident Raif Badawi.

Le vice-président a mentionné le nom de M. Badawi parmi une liste de quatre hommes détenus dans différents pays pour s’être exprimés sur la religion malgré ce qu’il a qualifié de « pression inimaginable ».

Raif Badawi, 35 ans, a été arrêté en juin 2012 et condamné à 1000 coups de fouet et à 10 ans de prison pour avoir critiqué les dirigeants religieux saoudiens dans des publications sur l’internet.

Mme Haidar croit que le président américain peut en faire plus que le premier ministre Justin Trudeau pour aider son mari. Elle estime que M. Trudeau n’en a pas fait assez dans ce dossier.

Elle a rappelé qu’elle avait personnellement demandé à M. Trudeau d’accorder la citoyenneté canadienne à Raif Badawi. Le premier ministre « n’a rien fait jusqu’à maintenant. Je suis Canadienne. Mes enfants vivent au Canada. J’aurais cru que M. Trudeau aurait accompli beaucoup de choses pour faire libérer [mon mari] », a-t-elle dit.

Marie-Pier Baril, une porte-parole de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a déclaré que le gouvernement canadien avait soulevé le cas de M. Badawi « au plus haut niveau ». Le gouvernement fédéral a « appelé à plusieurs reprises à ce que la clémence soit accordée », a-t-elle dit.

M. Trudeau a discuté directement de la question avec le roi d’Arabie saoudite tandis que Mme Freeland a évoqué le cas de M. Badawi avec son homologue saoudien, a ajouté M. Baril par courriel.

« En janvier 2019, le premier ministre et la ministre des Affaires étrangères ont rencontré Ensaf Haidar, une femme forte et courageuse, afin de discuter de l’emprisonnement de son mari, a-t-elle fait savoir. Nous restons en contact avec Mme Haidar et nous voulons voir M. Badawi réuni avec sa famille. Nous continuerons à faire part de nos préoccupations au sujet de sa situation à Riyad et à Ottawa. »