« Non inondables », « aide adaptée », ont scandé plusieurs dizaines de personnes hier après-midi à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, devant le bureau temporaire du ministère de la Sécurité publique installé dans la ville. Dans une « marche des sinistrés », les participants ont demandé une rencontre avec le premier ministre François Legault.

« Le programme du gouvernement ne prend pas en compte la particularité de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, où ce n’était pas une inondation naturelle », a expliqué au téléphone Jean-François Deschênes, membre de l’une des six familles organisatrices de la marche d’hier.

Les sinistrés estiment que le gouvernement devrait offrir des sommes plus élevées que celles offertes pour les autres zones inondées, en raison de la rupture de la digue le 27 avril dernier. Quelque 6000 personnes avaient alors été évacuées d’urgence.

Le programme d’indemnisation du gouvernement prévoit notamment une somme pour quitter un secteur si les sinistrés réclament au total 100 000 $ en dommages ou 50 % du coût à neuf au fil des années.

Une demande d’action collective intentée pour les résidants de Sainte-Marthe-sur-le-Lac réclame des dommages compensatoires de 350 000 $ pour chaque sinistré, en plus de 50 000 $ en dommages punitifs.

« On veut que le gouvernement donne un choix viable de rester ou partir », a précisé au téléphone Caroline Calvé. Ses deux enfants, âgés de 8 et 9 ans, sont les plus grands perdants chez elle, a-t-elle confié : ils avaient leurs chambres et leur salle de jeux au sous-sol, inondé par cinq pieds d’eau. La famille est toujours relogée chez des parents à Saint-Eustache.

La femme de 37 ans veut déménager. « Mes enfants ne veulent pas retourner dormir dans un sous-sol, ils ont extrêmement peur », dit-elle.

Des citoyens ont rencontré le sous-ministre Jean Séguin, chargé du dossier de l’inondation à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, au terme de la marche. Il n’a pas été possible pour La Presse de lui parler hier.

« Ne pas sombrer dans l’oubli »

La députée de Québec solidaire Émilise Lessard-Therrien était sur place hier pour parler aux citoyens. « Je les avais rencontrés à Québec [où les sinistrés ont rencontré les politiciens il y a une dizaine de jours], c’était assez touchant, a-t-elle dit au téléphone. Ils méritent de ne pas sombrer dans l’oubli. »

Les participants à la marche espéraient une nouvelle visite du premier ministre dans leur municipalité.

« Quand le ministre Legault est venu dans les jours qui ont suivi le sinistre, on était dans les mesures d’urgence, a souligné au téléphone Myriam Sabourin, coorganisatrice. On cherchait du dentifrice et des vêtements de rechange. Là, on est rendus à réfléchir à l’avenir, à se poser des questions fondamentales. »