(Ottawa) Des élus fédéraux reviennent à la charge pour exiger une commission d’enquête publique sur la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic.

La députée bloquiste Monique Pauzé, le néo-démocrate Robert Aubin et la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, estiment que la période préélectorale est tout indiquée pour que les partis s’engagent à tenir une telle commission.

Même si Ottawa a déjà fermé la porte à cette possibilité par le passé, Mme Pauzé espère qu’elle arrivera à convaincre le parti au pouvoir à l’usure.

« Je pense qu’on va faire le supplice de la goutte d’eau avec le gouvernement. On va revenir tant et aussi longtemps qu’on ne l’aura pas », a-t-elle dit. La députée déposera d’ailleurs une autre pétition à ce sujet à la Chambre des communes cette semaine.

Les élus étaient accompagnés de la Coalition des citoyens engagés pour la sécurité ferroviaire à Lac-Mégantic. Leur porte-parole Robert Bellefleur a soutenu qu’il n’y avait toujours pas « d’apparence de justice » dans ce dossier, six ans après la tragédie qui a fait 47 victimes.

M. Bellefleur estime qu’il est inquiétant de voir une hausse d’accidents ferroviaires qui impliquent des matières dangereuses. Il dénonce le laxisme du gouvernement fédéral, qui en fait trop peu dans ce dossier, à son avis.

« Il faut renverser la vapeur. Il faut redonner à Transports Canada son vrai rôle de chien de garde de la sécurité ferroviaire », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à ce sujet, mardi.

La demande d’une enquête publique ne date pas d’hier. En 2015, la mairesse de Lac-Mégantic d’alors, Colette Roy Laroche, avait demandé la tenue d’une enquête indépendante. Le gouvernement de Stephen Harper n’avait pas donné suite à cette demande à l’époque.

Après l’acquittement des trois accusés pour le drame de Lac-Mégantic, à l’hiver 2018, l’Assemblée nationale du Québec avait à son tour voté à l’unanimité une motion pour demander au fédéral de mener une enquête publique.

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a indiqué par le passé que le Bureau de la sécurité des transports du Canada avait déjà entrepris une enquête exhaustive et publié un rapport après le déraillement et l’explosion qui ont détruit le centre-ville de Lac-Mégantic.

Mme Pauzé répond que le rapport sur lequel se base le ministre a été « adouci », voire « édulcoré » parce qu’il y a eu des pressions de l’industrie, dit-elle.