(Montréal) Des jeunes mobilisés pour la cause environnementale ont brièvement érigé un campement, samedi, devant l’hôtel du centre-ville de Montréal où sont réunis en conseil général les membres de la Coalition avenir Québec ce week-end.

Des étudiants issus des collectifs La Planète s’invite à l’Université, Pour Le Futur Mtl et Devoir Environnemental Collectif réclament un entretien avec le premier ministre François Legault et comptent faire le pied de grue à nouveau, dimanche, jusqu’à ce qu’il vienne à leur rencontre.

Ils avaient initialement donné rendez-vous au premier ministre à midi tapant et souhaitaient qu’il soit accompagné du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, et du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Le ministre Charette est sorti les rencontrer à l’heure convenue, mais le premier ministre leur a pour sa part opposé une fin de non-recevoir.

« Je suis très ouvert à écouter les contributions de groupes de citoyens, de groupes de pression, a-t-il déclaré en mêlée de presse. Cependant, la CAQ n’est pas au service de groupes de pression. Elle est au service de l’ensemble des Québécois, donc c’est important de rappeler ça. »

Des rencontres mitigées

Le ministre Roberge est lui aussi allé à la rencontre des jeunes militants en début d’après-midi samedi.

« On sent qu’il y a une sensibilité. Ensuite, on attend les actions conséquentes », a relevé Albert Lalonde, co-porte-parole de Pour Le Futur, à l’issue de ce face-à-face.

L’élève de cinquième année au secondaire Joseph-François-Perreault, n’a toutefois pas caché sa frustration face aux « beaux discours » sur la question climatique.

« Les ministres nous ont dit de continuer à nous faire entendre. Mais il faut aller beaucoup plus loin que cette vision-là de’’les jeunes se mobilisent, c’est mignon’’, a-t-il ajouté. C’est un peu condescendant de se faire dire de continuer à nous faire entendre parce que nous, ce qu’on veut, c’est d’être écoutés. »

Louis Couillard, co-porte-parole de La Planète s’invite à l’Université, abonde dans le même sens.

« C’est l’absence du mot’’urgence’’dans le discours de M. Charette et de la CAQ qui est exaspérante », a fait valoir l’étudiant au baccalauréat en science politique à l’Université de Montréal.

Après avoir manifesté chaque vendredi durant quatorze semaines consécutives pour réclamer des actions décisives en matière de lutte aux changements climatiques, ces militants voulaient être au rendez-vous pendant que la CAQ se dote d’un programme environnemental hautement anticipé.

Le collectif « La Planète s’invite à l’Université » demande notamment la mise sur pied d’un programme d’éducation à l’environnement ainsi que l’adoption d’une loi climatique conforme aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius.

Pour Le Futur Mtl, qui réunit des élèves du secondaire, partage ces revendications, tout comme Devoir Environnemental Collectif. Ce dernier regroupement, pour sa part de niveau collégial, réclame aussi l’interdiction des plastiques à usage unique et le retrait des investissements publics dans les énergies fossiles, entre autres.

« Qu’on le souhaite ou non, un changement radical doit être fait. Les solutions sont là. Il reste juste à les mettre en place », avance Thomas Dufresne-Morin, qui fréquente le cégep Marie-Victorin.

« Soit on va se souvenir des caquistes comme ceux qui n’auront pas agi, soit on va se souvenir d’eux comme ceux qui auront eu le courage et la volonté […] d’aller de l’avant avec une transition verte — et pas sur 30 ans ! C’est sur moins de 10 ans qu’il faut que ça se fasse. »