Les motocyclistes du Québec encaissent une hausse des coûts d’immatriculation entre 75 $ et 325 $, cette année. Réunis à Trois-Rivières, dimanche, ils réclament l’abolition de la catégorisation des motos et appellent leurs semblables à la solidarité.

Ils étaient moins nombreux qu’à l’habitude à leur rassemblement annuel pour la Journée des droits et libertés des motocyclistes québécois. N’empêche, une centaine de conducteurs sur deux roues se sont réunis au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap pour dénoncer une nouvelle hausse des tarifs leur étant imposée par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Cette année, les motocyclistes ont vu leur contribution augmenter entre 75 $ et 325 $, selon la cylindrée de la moto qu’ils conduisent. Les conducteurs des motos à la plus petite cylindrée (125 c. c et moins) paient 277 $, 17 $ pour la saison, alors que ceux ayant les motos jugées à risque élevé d’accident ont reçu une facture de 1534,97 $.

« On veut travailler sur la catégorisation des motos et de retourner là où on était avant 2004, c’est-à-dire l’époque où tous les usagers de la route étaient indemnisés à parts égales. On est tous des usagers de la route et on devrait tous être traités de la même façon », soutient Jeannot Lefebvre, président et porte-parole du Comité d’action politique motocycliste (CAPM-E).

En 2004, le gouvernement du Québec a isolé les motos dans une classe à part, regroupant les véhicules en quatre catégories selon la cylindrée. Il a ensuite transféré la responsabilité de facturer les frais reliés aux accidents à la SAAQ. Du coup, les frais d’immatriculation ont doublé, voire quadruplé selon les catégories et toutes les dépenses liées aux accidents impliquant une moto est depuis assumée à 100 % par les motocyclistes.

« Est-ce vraiment équitable ? Est-ce que la classification a toujours sa raison d’être, se questionne M. Lefebvre. Depuis le projet de loi n°55 en 2004 (NDLR : adopté en 2008), on est perdants parce que chaque fois qu’un accident implique un autre véhicule, même si la facture est à 50-50, quand un motocycliste se fait happer par un autre véhicule, ses chances de s’en sortir indemnes sont plutôt minces. »

Appel à la solidarité

Considérant les surplus budgétaires considérables présentés par la SAAQ depuis plus de cinq ans, le CAPM-E a demandé pour ses membres un gel sur trois ans, sans succès. Il a par ailleurs proposé des pistes de solutions au gouvernement dans un mémoire déposé plus tôt cette année et se réjouit d’avoir présentement une oreille attentive de Québec.

« C’est un combat de tous les instants, il faut sensibiliser les élus. Si nous, on ne s’occupe pas de nos affaires, quelqu’un d’autre va s’en occuper », soutient le président du comité bénévole, faisant du même coup appel à la mobilisation des motocyclistes.

« Il y a une question de solidarité et de responsabilité. Si la SAAQ nous dit qu’il faut diminuer le bilan pour diminuer les coûts, on doit agir de façon responsable, implore-t-il. Il faut se rappeler qu’à l’instant où l’on immatricule une moto, on devient solidaire avec tous les autres motocyclistes et que si quelqu’un se blesse, ça nous coûte tous plus cher. »

Déjà courte, la saison de moto tarde à s’installer, la faute au printemps misérable. S’ils ne sont pas encore très présents sur les routes cette année, ils sont tout de même environ 200 000 à rouler au Québec durant la belle saison. Un groupe qui accueille chaque année un nombre grandissant d’apprentis motards.