(Ottawa) Plusieurs Canadiens ont commémoré dimanche la bataille de l’Atlantique, l’une des plus longues et sombres de la Seconde Guerre mondiale.

Cette bataille a couvert la totalité du conflit, de septembre 1939 à 1945. Au cours de cette lutte titanesque, le Canada et ses alliés ont disputé le contrôle de l’Atlantique nord aux sous-marins, aux avions et aux navires nazis.

Plus de 4600 Canadiens ont perdu la vie au cours de cette longue bataille : des membres de la Marine canadienne, des membres de la marine marchande et des aviateurs dont le rôle était d’escorter les convois transportant des approvisionnements à l’Angleterre et, plus tard, à l’Europe.

Malgré l’offensive tous azimuts des U-Boot, leurs efforts, ainsi que ceux de leurs collègues de la Royal Navy britannique et de la Marine américaine, ont contribué à approvisionner l’Angleterre pendant que les nazis occupaient une grande partie de l’Europe.

Ces va-et-vient incessants entre les deux continents étaient fortement dangereux. La tactique allemande leur a permis de couler bon nombre de navires. Sombrant dans les eaux froides de l’océan Atlantique, ces bateaux ont apporté avec eux un grand nombre de marins et d’officiers qui, souvent, n’ont pu être secourus à temps.

33 bateaux perdus

Plusieurs centaines de personnes ont assisté dimanche matin à une cérémonie, au Monument commémoratif de guerre du Canada, à Ottawa. La cloche d’un navire a retenti 33 fois pour rappeler les 33 navires perdus par le Canada au cours de cette bataille. Au même moment, le nom de ces navires était énuméré par un narrateur.

La cérémonie s’est déroulée sous un ciel sans nuages. Elle a aussi permis de commémorer les plus de 900 aviateurs et 1700 membres de la marine marchande qui ont perdu la vie au cours de cette confrontation.

Le capitaine à la retraite Paul Bender, âgé de 91 ans, a servi dans la marine marchande pendant le conflit. Il a notamment contribué à la décision du Canada de désigner les navires de guerre qui ont coulé et où il y a eu perte de vie comme des « sépultures de guerre marines ».

Selon l’ancien officier, des cérémonies comme celle qui s’est déroulée à Ottawa sont nécessaires pour se souvenir de la bataille de l’Atlantique et du sacrifice des Canadiens.

Il n’était âgé que de 16 ans lorsque son cargo a été coulé par les Allemands en novembre 1943. « Ce n’est pas très plaisant de voir son navire couler, a-t-il confié. C’est l’un des défis de la guerre. »

Le vice-amiral Ron Lloyd a expliqué que la bataille de l’Atlantique représente un chapitre important de la Marine royale canadienne. Il reconnaît qu’il n’est pas toujours simple d’en faire le rappel.

« Un des défis des engagements navals est l’absence d’un champ de bataille. Il n’y a pas de cimetière pour présenter ses respects, a-t-il souligné. C’est rend les choses plus difficiles. »