L’eau pourra continuer de s’accumuler dans la plupart des grands réservoirs d’Hydro-Québec en attendant que la décrue s’amorce véritablement, mais un relâchement de pression est requis dans certains secteurs et s’est amorcé vendredi.

Ainsi, le barrage de Cornwall, sur le fleuve Saint-Laurent, a augmenté son débit de 100 mètres cubes par seconde vendredi afin de commencer à libérer les Grands Lacs et cette eau additionnelle viendra gonfler le lac Saint-Louis.

Cet ajout dans le réseau viendra nécessairement ralentir la décrue, explique Éric Houde, de la sécurité civile.

« Ça bouchonne un peu le lac des Deux Montagnes, dont une partie se jette dans le lac Saint-Louis et ça entre dans la zone fluviale au sud de Montréal pour aller mettre de l’eau de plus dans le lac Saint-Pierre », a-t-il précisé.

Évidemment, cet apport d’eau viendra ralentir la baisse du lac Saint-Pierre et même provoquer un mouvement inverse à compter de lundi. « Le 6 mai, avec les hautes marées de Québec, le lac Saint-Pierre va recommencer à monter », a expliqué Éric Houde.

À son avis, les niveaux ne devraient toutefois pas remonter jusqu’aux pointes atteintes ces derniers jours et ils fluctueront jusqu’à la fin des hautes marées le 10 ou le 11 mai, après quoi les baisses devraient redevenir constantes, bien que lentes.

Relâchement de pression en Abitibi-Témiscamingue

Pendant ce temps, les réservoirs de l’Abitibi-Témiscamingue doivent eux aussi relâcher de la pression dans la rivière des Outaouais alors que les niveaux sont très élevés et que des quantités de neige importantes sont toujours au sol.

Cette situation risque de causer des maux de tête aux riverains surtout dans les régions du Témiscamingue et du Pontiac, notamment entre Mattawa et Fort Coulonge, à environ 120 kilomètres en amont de Gatineau.

On s’attend à une hausse du niveau de la rivière des Outaouais dans ces secteurs ou, au mieux, au maintien du plateau actuel.

La seule bonne nouvelle est que l’on ne s’attend pas à ce que cette hausse se traduise par un mouvement similaire plus en aval, dans le corridor déjà inondé entre Gatineau et l’archipel de Montréal.

On s’attend même à ce que le débit de la rivière diminue dans la région de Gatineau.

Réservoirs nordiques en attente

Un des éléments qui viendra aider les sinistrés est le fait que les immenses plans d’eau gérés par Hydro-Québec dans les secteurs encore enneigés au nord des bassins versants inondés ont encore beaucoup d’espace, selon les gestionnaires de la société d’État.

Plus tôt cette semaine, le chef de la planification et de la production chez Hydro-Québec, Hugo Sansoucy, expliquait à La Presse canadienne que les réservoirs Gouin, du Rapide Blanc, Manouane et Châteauvert (Haute Mauricie), Taureau et Kempt (Lanaudière) peuvent encore absorber de l’eau derrière leurs barrages.

« Le réservoir Gouin a été fermé au début de la crue et restera fermé pendant toute la crue et ne sera rouvert qu’après la crue. C’est un réservoir qui est capable d’en contenir beaucoup », a-t-il expliqué.

C’est aussi le cas des autres mentionnés ci-dessus, sauf le grand lac Taureau dans Lanaudière, qui requiert un suivi plus serré : « C’est un réservoir qui va se terminer plein à la fin de la crue. Il faut contrôler son augmentation, mais il est quand même dans une bonne position ».

M. Sansoucy a précisé qu’Hydro garde ses réservoirs « assez bas à ce temps-ci de l’année parce qu’on veut qu’ils soient en mesure, quand la décrue va s’amorcer sur le Saint-Maurice, de jouer pleinement leur rôle de laminage des apports d’eau ».

Quant aux grands réservoirs d’Abitibi que sont les Cabonga, Dozois et Baskatong, seul le dernier a nécessité un écoulement contrôlé et tous peuvent encore absorber fonte et précipitations.

« Ils peuvent jouer un rôle de tampon si jamais il y avait une grosse pluie dans les deux prochaines semaines. On va être en mesure de ralentir et de contenir ce qui sort du réservoir », a-t-il précisé.

Inondation majeure

- Lac des Deux Montagnes, à Sainte-Anne-de-Bellevue, en baisse

- Lac des Deux Montagnes, à Terrasse-Vaudreuil, en hausse

- Lac des Deux Montagnes, à Pointe-Calumet, en baisse

- Rivière de la Petite Nation, en amont de Ripon, en hausse

- Rivière des Mille-Îles, à Bois-des-Filion, en baisse

- Rivière des Outaouais, à la marina de Hull, en baisse

- Rivière des Outaouais, à la Baie Quesnel, en baisse

- Rivière des Outaouais, à la Baie de Rigaud, en baisse

- Rivière Gatineau, au pont du boulevard Fournier, en baisse

Inondation moyenne

- Fleuve Saint-Laurent, au lac Saint-Pierre, en baisse

- Lac des Deux Montagnes, à Sainte-Anne-de-Bellevue, en baisse

- Rivière des Mille-Îles, en amont du barrage du Grand-Moulin à Deux-Montagnes, en baisse

- Rivière des Mille-Îles, en aval du barrage du Grand-Moulin à Deux-Montagnes, en hausse

- Rivière des Prairies, à la tête des rapides du Cheval Blanc (chenal sud), en baisse

Inondation mineure

- Fleuve Saint-Laurent, à Lanoraie, en baisse

- Fleuve Saint-Laurent, à Port-Saint-François, en baisse

- Fleuve Saint-Laurent, à Sorel, en hausse

- Lac Champlain, dans la baie Missisquoi à Saint-Armand, en hausse

- Lac des Trente et Un Milles, à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau, en hausse

- Lac Maskinongé, à Saint-Gabriel-de-Brandon, en baisse

- Lac Memphrémagog, à Memphrémagog, en baisse

- Lac Saint-Louis, à Sainte-Anne-de-Bellevue, en hausse

- Rivière des Outaouais, à Ottawa, au parc Britannia, en baisse

- Rivière Richelieu, à Carignan, aux rapides Fryers, en baisse

- Rivière Richelieu, à Saint-Jean-sur-Richelieu, en baisse

- Rivière Saint-François, en aval du barrage Aylmer, en hausse

Rivières et plans d’eau sous surveillance

- Fleuve Saint-Laurent, à Montréal, près du boulevard LaSalle, en hausse

- Fleuve Saint-Laurent, à Trois-Rivières, en baisse

- Fleuve Saint-Laurent, à Cap-à-la-Roche, en hausse

- Fleuve Saint-Laurent, à Bécancour, en baisse

- Lac Champlain, à Rouses Point, en hausse

- Lac Aylmer, au quai de Stratford, en baisse

- Lac Louise, à Weedon, en baisse

- Lac Saint-Louis, à Pointe-Claire, en baisse

- Rivière des Mille-Îles, à Terrebonne, en hausse

- Rivière du Diable, en amont du pont de la route 117, en baisse

- Rivière du Lièvre, en amont du pont-route 311 à Lac-Saint-Paul, en baisse

- Rivière du Nord, en amont du pont du CN à Saint-Jérôme, en hausse

- Rivière L’Assomption, au pont-route 158 à Joliette, en hausse

- Rivière Richelieu, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, en hausse

- Rivière Rouge, en amont de la chute McNeil, en hausse

- Rivière Saint-François, au lac Aylmer à Weedon, en baisse