(Ottawa) Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a déclaré jeudi que les niveaux d’eau dans les zones inondées à Ottawa devraient atteindre leur maximum vers la fin de la semaine.

Lors d’une visite guidée dans des quartiers de l’est d’Ottawa, M. Goodale a également indiqué aux résidents qu’il ne s’attendait pas à un deuxième épisode successif d’inondations, comme la région en avait connu en 2017. Si la météo collabore, évidemment.

« Nous devrions voir une pointe d’un côté d’Ottawa puis une de l’autre côté d’ici un jour ou deux », a indiqué M. Goodale à la presse alors qu’il se tenait devant la rivière des Outaouais, gonflée, qui sépare Ottawa de Gatineau. « Ça ne devrait pas empirer par la suite. »

Environnement Canada prévoyait jusqu’à 15 mm de pluie pour vendredi, mais peu de précipitations par la suite, au moins jusqu’au milieu de la semaine prochaine.

Contrairement au Nouveau-Brunswick, où l’eau a commencé à baisser, les résidants d’Ottawa peuvent s’attendre à des niveaux record, ou presque, pendant au moins une semaine, alors que la fonte des neiges au nord continue à déverser les eaux printanières, a déclaré le ministre Goodale.

Ottawa fait partie des régions de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et du Québec qui ont connu des inondations record ce printemps et qui avaient connu en 2017 deux séries successives d’inondations, à quelques semaines d’intervalle. Or, c’est le deuxième épisode qui avait causé le plus de dégâts.

Jeudi, en fin d’après-midi, les résidents de 155 foyers d’Ottawa avaient évacué volontairement leur logis.

Au Nouveau-Brunswick, la situation demeure « sous contrôle et s’améliore », a soutenu jeudi le ministre Goodale. « La pointe se déplace vers Saint-Jean, mais la situation ne cesse de s’améliorer — elle est stable. »

Patience et soutien

Lors de sa visite à Ottawa, M. Goodale a salué le travail des bénévoles et des militaires, qui ont protégé de nombreuses maisons dans des zones inondables avec des murets de sacs de sable, ainsi que les nombreux Canadiens éloignés des zones touchées qui ont offert un soutien — financier ou autre.

« Les efforts déployés par les Canadiens pour affirmer leur soutien et leur volonté de participer à la recherche de solutions ont été formidables », a-t-il dit.

M. Goodale est aussi monté à bord d’un bateau pour visiter une région particulièrement touchée par les inondations cette année, et qui est actuellement inaccessible par voies terrestres.

Bien qu’il n’ait pas pu fournir une estimation précise, le ministre fédéral a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que le coût total des inondations dans l’est du pays cette année atteigne les montants record enregistrés par les Albertains en 2013 à la suite des inondations à High River. On estime que cette catastrophe avait causé 5 milliards de dommages matériels. La Ville de Calgary a calculé que les crues avaient causé pour 409 millions de dommages à ses seules infrastructures municipales.

Mais M. Goodale a précisé qu’une grande partie des dégâts causés par les inondations de cette année dans l’est du Canada ne pouvaient être chiffrés en dollars : il y aura beaucoup de « dommages émotionnels », a-t-il déclaré, en particulier parmi ceux qui avaient vécu des inondations similaires en 2017 et qui connaîtront des niveaux encore plus élevés ce printemps.

« Le rétablissement prendra beaucoup de temps », a-t-il admis. « Les gens devront faire preuve de patience et obtenir du soutien pour surmonter tout cela. » M. Goodale a indiqué que le gouvernement fédéral rencontrerait plus tard les responsables des provinces, des municipalités, de la Croix-Rouge, des compagnies d’assurance et d’autres entités afin de trouver de meilleurs moyens pour prévenir de telles inondations à l’avenir.