(Montréal) La rencontre qui devait avoir lieu entre des représentants des chauffeurs de taxi et le ministère des Transports, jeudi, a finalement été annulée à cause de problèmes de logistique, mais ceux-ci ont tout de même remis par écrit les huit demandes qu’ils adressent aux autorités.

Ces questions avaient bien été discutées de façon informelle avec le ministère, mais c’est la première fois que les représentants des chauffeurs les ont présentées par écrit et de façon formelle, a indiqué en entrevue jeudi Abdallah Homsy, l’un des porte-parole des chauffeurs.

Ainsi, ils demandent d’emblée le rejet du projet de loi 17 qui déréglemente l’industrie du taxi — ce que le ministre des Transports François Bonnardel a déjà rejeté.

Indemnisation

Si le gouvernement va de l’avant avec sa déréglementation, ils revendiquent le paiement immédiat de la pleine valeur des permis avant l’arrivée d’Uber au Québec à la fin de l’année 2014, soit 1,3 milliard plus l’indexation au coût de la vie.

À ce jour, seule une somme de 250 millions a été versée aux chauffeurs, soit celle qui avait été annoncée par le précédent gouvernement libéral. Le gouvernement caquiste a soumis une deuxième indemnisation de 250 millions qui n’a pas encore été versée, a précisé M. Homsy.

Pour ce qui est de la redevance proposée par le ministre Bonnardel sur chaque course pour bonifier l’indemnisation qui leur serait versée, les représentants des chauffeurs tiennent à ce que ceux qui détiennent actuellement un permis de taxi en soient exemptés. « On ne recommande pas que ce soit nous, les propriétaires de taxi, et surtout nos clients, qui paient ça. C’est aux nouveaux joueurs de la payer », a protesté M. Homsy.

Tarification et vérifications

Ils veulent aussi que la tarification flexible proposée par le ministre soit limitée à une hausse de 100 % ou à une baisse de 25 %, « afin de protéger les clients ». M. Homsy dit vouloir éviter qu’une multinationale comme Uber, qui en a les moyens, puisse faire une sorte de « dumping », c’est-à-dire abaisser considérablement les prix pour nuire à la concurrence.

Pour ce qui est des inspections mécaniques, M. Homsy plaide qu’on ne peut pas se contenter d’inspections « par n’importe quel garage », réalisée une seule fois quand on entre dans l’industrie. « Un véhicule de taxi ou de transport rémunéré de personnes fait en moyenne entre 70 000 et 100 000 kilomètres par année. Ce millage-là, il est trop dangereux si on ne fait pas inspecter au minimum une fois à deux fois par année. L’inspection mécanique doit être obligatoirement vérifiée par des mandataires professionnels, qui font ça au moins une fois à deux fois par année », a-t-il plaidé.

Le raisonnement est le même pour la vérification des antécédents criminels du chauffeur : on ne peut se contenter d’une vérification quand la personne entre dans l’industrie. C’est une question de sécurité, a rappelé M. Homsy.

Les représentants des chauffeurs demandent également au gouvernement d’octroyer des domaines réservés aux taxis comme le transport adapté, le hélage, les contrats publics et les aéroports.