(Ottawa) Le premier ministre fédéral Justin Trudeau a mis la main à la pâte en visitant samedi des secteurs de la région d’Ottawa durement touchés par les inondations en compagnie de ses deux fils Xavier et Adrien.

Armé d’une pelle, M. Trudeau a aidé à remplir des sacs de sable. Après avoir été mis au courant de la situation par des responsables de la lutte contre la montée des eaux, M. Trudeau a remercié ceux qui étaient venus appuyer de leurs efforts la population locale.

« Merci de faire ce que vous êtes en train de faire », a-t-il dit aux bénévoles qui s’activaient autour d’un gros tas de sable.

Le passage de M. Trudeau n’a pas fait l’unanimité parmi eux.

Pendant que le premier ministre serrait la main des soldats et des bénévoles à Constance Bay, un village à l’ouest d’Ottawa durement touché par les inondations, un résidant l’a confronté en se plaignant que sa venue ralentissait les opérations.

« Vous et votre sécurité bloquez le chemin, a-t-il lancé. Ce que vous faites n’est pas sincère. »

Le cabinet du premier ministre a dit avoir vérifié avec la GRC : la circulation dans le secteur de Constance Bay et de Buckham Bay n’a pas été interrompue à cause de la visite de M. Trudeau.

Le mauvais temps n’a pas été aussi d’une grande aide pour les sinistrés de l’est du pays.

Malgré une accalmie nocturne, le niveau de l’eau a continué de grimper dans la région de la capitale nationale. On s’attend à ce que celui-ci dépasse d’au moins un demi-mètre la crête atteinte lors des inondations de 2017. Cette catastrophe ne devait être que le genre d’événement survenant une fois par siècle.

Selon un rapport publié samedi matin par l’organisme surveillant la rivière Outaouais, le niveau de l’eau près de Constance Bay était à peine inférieur à celui de 2017 et devait s’élever d’un autre 47 centimètres. Dans une station d’observation près de la colline du Parlement, là où les rues et les stationnements situés près de la rivière sont inondés, on prévoyait une hausse de 75 centimètres d’ici le 1er mai.

Pendant ce temps, la situation dans le sud du Nouveau-Brunswick semblait être en voie de s’améliorer. Les dernières prévisions annoncent que les eaux devraient commencer à se retirer de la plupart des secteurs inondées au cours des cinq prochains jours.

Un porte-parole de l’Organisation des mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick, Geoffrey Downey, a indiqué que même s’il pleuvait sur presque tout le territoire de province, on ne s’attendait pas à beaucoup de précipitations.

Selon les prévisions de cinq jours, le niveau du fleuve Saint-Jean devrait être inférieur à celui du niveau de crue à Fredericton, à Maugerville, à Oak Point et à Saint-Jean d’ici mardi.

Greg MacCallum, le directeur de l’organisme, a toutefois prévenu la population qu’il était encore trop tôt pour chanter victoire.

« Cela signifie que nous revenons au niveau de crue, dans certain cas. Il y a encore un certain nombre de jours qui nous séparent du moment où nous seront vraiment sous le niveau de crue. »

Nouveau facteur contraignant : le vent. Selon M. MacCallum les forts vents représentent un problème, notamment pour les équipes utilisant des bateaux pour observer les dégâts et vérifier l’état des résidants des maisons isolées.

« Le vent peut avoir une influence sur le mouvement des glaces. Des bloc peuvent s’accumuler sur les rives et endommager les infrastructures ou causer de nouveaux problèmes sur les routes, a-t-il dit.

Dans le sud du Manitoba, la crue de la rivière Rouge a provoqué des fermetures de route et quelques évacuations. Les prévisions antérieures annonçant des inondations majeures entre la frontière canado-américaine et Winnipeg ne se sont pas réalisées.