(Rigaud) Cette fois, la famille Rodi n’avait pas l’intention de laisser l’eau ruiner sa maison, comme en 2017. Mais le travail à faire pour protéger le bâtiment semblait titanesque. Jusqu’à ce que ses amis débarquent avec 25 paires de bras et de la machinerie lourde.

« C’est dans ces temps-là que tu vois qui sont tes vrais amis », se réjouit Sylvain Rodi, flanqué de son fils Marc-Alexandre.

Les riverains comptent sur un système de défense impressionnant pour empêcher la rivière des Outaouais d’envahir la maison. Trois pompes fonctionnent à plein régime au sous-sol. Un passage sur le terrain a été remblayé en vitesse. Une digue de 1200 sacs de sable remplis à la main ceinture le bâtiment.

Des pieux de métal sont plantés dans l’eau devant la digue pour tenir à distance les gros blocs de glace qui dérivent dans la rivière des Outaouais, afin d’éviter qu’ils endommagent l’ouvrage. Des caméras de surveillance permettent à la famille de surveiller l’évolution de la situation même lorsqu’elle doit sortir.

« La dernière fois, on n’était pas préparés du tout, c’est arrivé d’un coup, bing bang ! Mais là, regardez notre digue : ça va en prendre, de l’eau, pour traverser ça », lance Sylvain Rodi.

Main-d’œuvre, machinerie et pizza

Plusieurs générations de Rodi ont occupé les lieux. Les grands-parents de Sylvain Rodi y ont habité, puis sa mère s’y est installée, y vivant jusqu’à son décès à 88 ans, en 2017. La maison est maintenant utilisée comme résidence secondaire quatre saisons par la famille, qui habite Blainville. « C’est patrimonial pour nous », explique M. Rodi.

Quand ils ont commencé à se préparer aux inondations, ces derniers jours, ils ont eu la chance de recevoir l’aide d’un ami entrepreneur en construction résidentielle, qui a emmené 25 travailleurs pour mettre la main à la pâte. Un autre ami propriétaire d’une entreprise de déneigement a fourni de la machinerie lourde pour les travaux. De purs inconnus sont venus apporter un complément de sacs de sable, et le restaurant du coin a fourni de la pizza à tout le monde.

« Ils prennent soin de nous autres, et c’est super apprécié », lance Sylvain Rodi. Contrairement à plusieurs résidants du coin, ils réussissaient toujours à garder l’intérieur sec, hier. Au prix d’efforts considérables.

« On n’a pas dormi trop, trop, il faut vérifier les pompes toutes les 15 minutes », souligne Marc-Alexandre Rodi.

« On va rester jusqu’à la dernière minute. Parce que c’est considéré comme une résidence secondaire ici, on n’est pas dédommagé pour ça. La dernière fois, on a tout perdu », renchérit son père.