Le maire de Rigaud, Hans Gruenwald fils, souhaite que les citoyens prennent le message d’évacuation au sérieux. En conférence de presse, il sonnait l’alarme. « D’ici quatre jours, il y aura autant, sinon plus d’eau qu’en 2017 », a-t-il affirmé.

M. Gruenwald a mis en garde les citoyens : s’ils décident de ne pas évacuer, ils devront assumer personnellement ce risque pour leur sécurité. Depuis hier, des avis d’évacuation ont été émis suggérant aux citoyens de quitter dans les 24 heures.

« Les gens qui n’écouteront pas vivront avec leurs propres conséquences », a-t-il affirmé devant les journalistes. Si la situation s’aggrave, il prévient que le Service de sécurité incendie ne pourra plus assurer la protection de certains secteurs. « C’est pas vrai qu’on va risquer la vie des pères de famille du Service incendies parce que les gens ont refusé d’évacuer », affirme-t-il.

« La différence, cette fois, c’est la vitesse, ça va aller tellement vite que les gens pourront pas réagir », a soutenu le marie de Rigaud, en référence aux événements de 2017.

Barricades et préparatifs

Les municipalités de Rigaud, de Pointe-Fortune et de Très-Saint-Rédempteur ont décidé de ne pas prêter main-forte aux citoyens pour la protection de leurs demeures. « Les structures, ça me passe par-dessus la tête, l’important, c’est de sauver des vies », a spécifié M. Gruenwald, visiblement irrité par les citoyens cherchant à se barricader, mettant ainsi en danger leur sécurité.

Du sable en vrac demeure disponible pour les citoyens, mais il n’y aura ni livraison ni remplissage. Des équipes de préventions étaient sur le terrain, ce matin, pour informer les citoyens habitant dans les zones inondables qu’ils devaient quitter.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Près de la rivière des Outaouais, les citoyens s’occupaient de protéger leurs demeures avec des barricades de toutes sortes.

Près de la rivière des Outaouais, les citoyens s’occupaient de protéger leurs demeures avec des barricades de toutes sortes. Pour certains, les préparatifs ne représentent que quelques sacs de sable, mais pour d’autres, des palissades étaient en construction, recouvertes de membranes de plastique et entourées de sable. Éric, qui possède un camion 10 roues, prévoyait faire environ 12 voyages pour délivrer du sable en vrac, aujourd’hui.

Quitter sa demeure

« Les mieux organisés et les plus en forme ont succombé aux forces de la nature », a affirmé le maire de Rigaud, en référence à 2017. Ne sachant pas quelle sera l’ampleur de l’élévation du niveau de l’eau, il demande simplement aux citoyens de partir, mais affirme qu’il ne forcera personne à quitter. En 2017, l’armée et la Sûreté du Québec étaient venues chercher certains citoyens récalcitrants.

Les personnes qui quittent leurs demeures pourront se rendre à la bibliothèque de Rigaud qui sera ouverte en journée. Aucun plan ne semblait clairement établi pour ce qui est d’un hébergement d’urgence. « La Croix-Rouge demeure sur le terrain, et il n’y avait pas eu de problème en 2017, on ne va pas laisser des gens évacués dans la rue », affirme toutefois le directeur adjoint du Service de sécurité incendie Éric Martel.

Le maire de Rigaud affirme plutôt que la responsabilité de trouver un logement d’urgence repose sur les épaules des individus. Il a souligné avec fermeté que ces citoyens « ont pris la décision d’aller vivre dans ces zones inondables ».

Les chiffres donnés conjointement par les administrations de Rigaud, de Pointe-Fortune et de Très-Saint-Rédempteur pronostiquent un débit d’eau de 9000 m3/sec à la centrale Carillon dans les prochains jours. En 2017, une vitesse de 9300 m3/sec avait été atteinte.

Numéro d’urgence pendant les inondations à Rigaud : 579-217-0058