Les travaux du Réseau express métropolitain (REM) ont commencé hier dans le Technoparc de Montréal, au grand dam des écologistes inquiets pour les milieux humides environnants et la faune ailée qui y vit.

Don Hobus, membre du Sierra Club, était sur place dès 5h30 pour ne rien manquer.

Un bélier mécanique est arrivé un peu avant 7h, a-t-il raconté, et s'est activé dans un vaste terrain vague semi-boisé de la grandeur d'un pâté de maisons, avant de repartir une heure plus tard.

«On voyait les branches tomber», a-t-il expliqué à La Presse, décrivant un travail s'apparentant à l'ouverture d'un chemin.

Annoncés par communiqué vendredi, ces travaux consistent à «l'enlèvement de branchages et la coupe d'arbustes et d'arbres» afin d'installer «les aires de chantier en prévision de la construction des infrastructures du REM et des nouvelles stations».

À cet endroit, à l'angle nord-est du boulevard Alfred-Nobel et de la rue Alexander-Fleming, le train plongera sous terre «afin d'éviter les milieux humides situés entre l'aéroport et le Technoparc», précise le site internet du projet.

Juste en face du site se trouve un étang à hérons où nichent une trentaine d'espèces, selon les écologistes.

Le décret environnemental permettant la construction du REM stipule que les travaux ne doivent avoir «aucun impact sur les milieux humides», a indiqué à La Presse le porte-parole de l'organisation, Jean-Vincent Lacroix.

C'est pourquoi la construction du tunnel se fera à l'aide d'un tunnelier et non pas en tranchée, ajoute-t-il.

«On s'est vraiment assurés d'avoir des techniques vraiment étanches», pour éviter tout drainage du site, a expliqué M. Lacroix.

Sur son site internet, CDPQ Infra, la filiale de la Caisse de dépôt et placement responsable de la réalisation de projets d'infrastructures, affirme par ailleurs avoir pris soin de réaliser ces travaux «en dehors de la période de nidification» des oiseaux et souligne son engagement à replacer ailleurs certaines espèces floristiques ou à compenser leur perte par d'autres plantations.

Construction d'une station

Une station sera également construite sur le site, ce qui créera une pression sur les milieux naturels restants, craint Don Hobus.

«Le REM va justifier davantage de construction», lance-t-il, craignant l'apparition de stationnements et de nouveaux immeubles.

De récents travaux récents ont d'ailleurs eu des impacts négatifs, affirme-t-il. 

«On voit déjà cette année qu'il y a moins d'oiseaux.»

Don Hobus se dit en faveur du projet de la Caisse de dépôt et placement du Québec, mais il estime qu'il «devrait aller là où se trouve la population» plutôt que dans le Technoparc, où se trouvent les plus grandes terres humides de Montréal.

Jean-Vincent Lacroix répond que le Technoparc est «un immense bassin d'emplois [qui est] difficile d'accès en transports en commun» et qu'il y a donc «un besoin» d'y construire une station.

Cette station ne devrait par ailleurs pas attirer de gens venant en voiture pour ensuite prendre le REM, selon lui : «Ce n'est pas ce qui ressort de nos études d'achalandage.»

PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Don Hobus