Lise Payette devrait avoir droit à un hommage d'envergure nationale équivalent à des funérailles nationales, mais sans cérémonie religieuse.

La ministre Christine St-Pierre, dont le ministère des Relations internationales et de la Francophonie est responsable du protocole, a confirmé, samedi après-midi, être en discussion avec la famille de l'ex-ministre, journaliste, auteure et animatrice décédée à l'âge de 87 ans.

Dès l'annonce du décès, jeudi dernier, le gouvernement a offert l'organisation de funérailles nationales à la famille, mais selon ses dernières volontés, Mme Payette aurait refusé toute cérémonie religieuse.

Christine St-Pierre reconnaît sans détour que Lise Payette avait « la stature pour cet hommage-là ».

Nommée ministre dans le cabinet de René Lévesque en 1976, cette figure de proue du féminisme a marqué son époque, comme l'a rappelé sa famille, en réussissant à « faire progresser la société québécoise par sa détermination, son courage et sa volonté d'offrir aux générations suivantes un monde meilleur et plus égalitaire ».

La famille de la défunte serait présentement en réflexion sur la formule idéale pour rendre hommage à cette pionnière du féminisme au Québec.

« Je pense qu'ils penchent vers un hommage national, quelque chose qui va souligner l'importance de la contribution de Mme Payette. On peut penser à l'équivalent de ce que M. Paul Gérin-Lajoie a eu, mais lui c'était dans une église, c'était religieux », explique Mme St-Pierre.

La décision finale revient évidemment à la famille qui donnera ses directives à l'équipe du protocole du gouvernement.

« Il n'y avait pas de doute dans notre esprit sur l'importance de la contribution de Mme Payette dans la vie des Québécois depuis toutes ces années, a commenté la ministre. Je pense que la famille comprend qu'il y a beaucoup de Québécois qui ont besoin de lui dire au revoir. »

Encore une pionnière ?

Même après sa mort, Lise Payette pourrait encore aider à faire changer des choses dans la culture québécoise. La connotation religieuse des « funérailles nationales » pourrait être appelée à changer.

« Est-ce que funérailles, ça veut obligatoirement dire quelque chose de religieux ? Peut-être qu'il faut qu'on revise notre vocabulaire ? », s'est interrogée Christine St-Pierre en entrevue à La Presse canadienne.

Depuis un moment déjà, le gouvernement réfléchit à modifier la formule des rites funéraires publics.

Devrait-on dorénavant parler d'« hommage national » à un défunt ? Pour le gouvernement, la démarche reste la même.

« En termes de niveau, c'est la même chose. Même niveau d'importance, d'accompagnement, de suivi de la part du protocole que les funérailles nationales », assure la ministre.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, s'est dit d'accord avec l'idée d'une commémoration nationale à condition d'obtenir l'accord de la famille. « On doit nationalement rendre hommage à Lise Payette », a-t-il insisté.