L'Aéroport de Saint-Hubert a officiellement inauguré sa nouvelle piste principale ce jeudi avec l'atterrissage d'un Boeing 737-200 noir de la compagnie Chrono Aviation à 8h55.

Amorcés en 2016, les travaux ont été finalisés le 10 août dernier avec les dernières touches de marquage de la piste.

La piste de 7800 pieds (2377 mètres), construite au coût de 17 millions a été principalement financée par Ottawa, qui y a contribué à hauteur de plus de 13 millions.

Cette piste donne désormais accès à l'aéroport de la Rive-Sud de Montréal aux gros porteurs comme l'Airbus A220/320 ou le Boeing 737-200 de Chrono, qui devient le premier gros porteur basé à Saint-Hubert.

La direction de l'aéroport espère maintenant pouvoir développer le secteur des vols commerciaux à partir de l'aéroport, qui se trouve à une quinzaine de minutes du centre-ville et qui est desservi par le train de banlieue.

Un de ses objectifs est de devenir une plaque tournante pour les vols régionaux vers des destinations comme l'Abitibi, la Côte-Nord ou la Gaspésie, par exemple, à moindre coût que les départs de Montréal.

La possibilité d'être l'aéroport de transporteurs à rabais représente également un axe de développement convoité.

Cependant, l'installation aéroportuaire ne peut réaliser de telles ambitions à court terme, ne disposant pas d'une aérogare capable de gérer les passagers, bagages et mesures de sécurité qu'implique le trafic aérien commercial à plus grande échelle.

Le président du conseil d'administration de l'aéroport, Charles Vaillancourt, a précisé jeudi lors de l'inauguration qu'un plan directeur de développement comprenant l'aérogare sera rendu public au début de 2019 et qu'un bureau de projet sera mis sur pied pour le réaliser.

Pour l'instant, ses activités sont principalement limitées aux vols nolisés, aux avions privés d'affaires et de plaisance ainsi qu'aux écoles de pilotage.

Chrono Aviation se spécialise d'ailleurs dans les vols nolisés et, avec cet appareil dont le rayon d'action atteint 2700 kilomètres, peut desservir les régions très éloignées du Nord-du-Québec et du Nunavut, par exemple. Il est aussi l'un des rares avions de cette taille capable d'atterrir sur des pistes en gravier, un atout pour les pistes du Grand Nord.