Le demandeur d'asile saoudien dont le renvoi a été stoppé, mercredi, pourra quitter le Centre de prévention de l'immigration de Laval où il était détenu depuis deux semaines.

La Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) a jugé hier que l'intervention du Comité des droits de l'homme de l'ONU, qui a accepté d'étudier le dossier et appelé le Canada à suspendre les procédures d'expulsion, ne justifiait plus le maintien de la détention.

Hussain Abdullah, qui est désigné par un nom d'emprunt pour des raisons de sécurité, est actuellement hospitalisé et n'a pas pu assister à l'audience de révision de sa détention. À la sortie de la salle d'audience, sa femme a accueilli la décision avec des larmes de joie et de soulagement. « Je n'ose pas y croire, mais j'y crois », a-t-elle laissé tomber en apprenant la nouvelle.

L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ne s'est pas opposée à la libération. M. Abdullah avait été détenu fin juillet parce que l'ASFC craignait qu'il ne se présente pas pour son renvoi, le 8 août. Comme il n'est plus sous le coup d'une expulsion imminente, il n'y a plus de raisons de le détenir, a reconnu une représentante de l'Agence.

Le Comité des droits de l'ONU peut mettre longtemps, jusqu'à quelques années, à statuer sur le dossier de M. Abdullah. D'ici là, l'homme qui avait abandonné une première procédure d'asile pour aller chercher sa femme et ses enfants en Arabie saoudite, pourra tenter de faire rétablir sa demande, a expliqué l'avocate Chantal Ianniciello. Immigration Canada a accepté d'examiner la demande d'asile de sa femme et de ses enfants, et idéalement, la CISR pourrait examiner conjointement le dossier de toute la famille.

Les Abdullah appartiennent à la minorité chiite qui est persécutée par le régime saoudien.

L'Agence des services frontaliers du Canada n'a toujours pas fait savoir si elle lèvera l'ordre de renvoi qui pèse contre le père de famille dans la trentaine. Mais un porte-parole du ministère de la Sécurité publique a fait savoir mercredi que le Canada avait l'habitude de suivre les recommandations de l'ONU en cette matière.