Le maire de Toronto n'écarte pas l'idée de contester devant les tribunaux le projet du gouvernement Ford de réduire de près de moitié la taille du conseil municipal, à trois mois des élections à l'hôtel de ville.

John Tory appuiera la motion qui doit être déposée lundi à l'hôtel de ville et qui permettrait au conseil d'examiner toutes les options juridiques pour bloquer les changements proposés par le nouveau premier ministre progressiste-conservateur Doug Ford, lui-même ancien conseiller municipal de Toronto. Doug Ford avait d'ailleurs été candidat à la mairie de Toronto pour succéder à son frère Rob, en 2014, mais il avait terminé deuxième, derrière John Tory.

Le nouveau premier ministre a annoncé la semaine dernière qu'il souhaitait faire passer de 47 à 25 le nombre de sièges au conseil municipal de Toronto, sans toutefois toucher aux conseils des autres grands centres urbains de la province. M. Ford soutient qu'un conseil réduit améliorerait l'efficacité et l'efficience à l'hôtel de ville, et il assure que les Torontois exerceront leur droit de vote le 22 octobre comme prévu. Le projet de loi devait être déposé à l'Assemblée législative lundi après-midi.

Des universitaires et des avocats ont suggéré au conseil municipal de contester cette décision devant les tribunaux, afin de retarder au moins l'entrée en vigueur du projet pendant la campagne en cours, grâce à une injonction. Le maire Tory reconnaît que la bataille sera difficile, compte tenu des vastes pouvoirs dont jouit la province, mais il croit que la Ville peut du moins freiner le projet, en contestant la manière utilisée par le gouvernement Ford.

M. Tory plaide que ces changements ont été imposés à la Ville sans consultation ou même avertissements adéquats. Le maire soutient que M. Ford avait lancé de but en blanc cette idée lors d'une rencontre, mais qu'il avait ensuite semblé abandonner le projet lorsque M. Tory a évoqué l'impossibilité d'appliquer de tels changements au beau milieu d'une campagne électorale.

Le maire Tory estime par ailleurs que cette question devrait être d'abord soumise à un référendum. Il soutient que de nombreux résidants s'opposent surtout à la manière dont M. Ford a mis en oeuvre les changements proposés, «sans consultation préalable, sans discussion appropriée, sans que la population soit consultée».

Des centaines de manifestants sont venus devant l'hôtel de ville vendredi pour exprimer leur opposition aux changements proposés; une autre manifestation était prévue lundi.