Le nombre de dossiers d'enquête ouverts à la suite de la grève illégale des grutiers, en juin, vient d'augmenter considérablement.

Ce ne sont plus 150 dossiers d'enquête, mais 650 que la Commission de la construction du Québec a ouverts dans le cadre de ce débrayage illégal, a-t-on indiqué mercredi.

La priorité est accordée aux enquêtes qui ont trait à des cas de menaces ou d'intimidation, a fait savoir la CCQ. Il y en aurait une vingtaine.

Et d'autres dossiers, aussi de nature pénale, pourraient être ouverts dans le cadre des enquêtes qui sont encore en cours, a-t-on fait savoir.

Les grutiers avaient débrayé dans l'ensemble du Québec pour protester contre des modifications qui ont été apportées à leur formation et qui prévoient notamment une formation en entreprise. Les modifications étaient entrées en vigueur le 14 mai.

Les grutiers allèguent que ces modifications mettent en cause la sécurité des travailleurs et du public.

Ils s'étaient plaints au Protecteur du citoyen et avaient manifesté, avec des grues, devant le bureau montréalais du premier ministre Philippe Couillard.

La Commission de la construction avait répété que ces modifications ne mettaient nullement en cause la sécurité du public ou des travailleurs et qu'elles étaient le fruit d'une longue consultation.

À compter du jeudi 14 juin, les grutiers s'étaient absentés du chantier du nouveau pont Champlain, à Montréal. Puis la grève s'était généralisée à l'ensemble des chantiers à compter du lundi 18 juin.

La Commission de la construction s'était adressée au Tribunal administratif du travail pour obtenir une ordonnance de retour au travail - qu'elle avait obtenue le jeudi 21 juin. Mais les grutiers n'étaient tout de même pas rentrés au travail le vendredi suivant.

Après le congé de la Fête nationale, ils avaient finalement repris le travail le mardi 26 juin.

La grande majorité des grutiers sont membres de la section locale 791G de la FTQ-Construction ou de la section locale 905 du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International).

D'ailleurs, même la FTQ-Construction et le Conseil provincial avaient demandé aux grutiers de rentrer au travail, avant que le Tribunal administratif du travail ne commence à entendre la requête de la CCQ.

La grève était illégale parce que les conventions collectives qui lient les associations patronales et les organisations syndicales sont en vigueur jusqu'en 2021.