Quelques centaines de personnes ont pris part à une marche silencieuse à la mémoire de la petite Rosalie Gagnon mardi soir à Québec.

La mort de la fillette, retrouvée dans un bac à ordures à proximité d'une résidence unifamiliale de l'arrondissement Charlesbourg, a semé l'émoi dans le quartier de Québec et ailleurs dans la province. La fillette de deux ans a été poignardée à plusieurs reprises.

Les gens étaient appelés à se réunir sur l'avenue de Gaulle, près de l'endroit où le corps a été retrouvé, et à passer par le parc Terrasse-du-Bon-Air.

Toujours détenue, la mère de 23 ans, Audrey Gagnon, qui a comparu jeudi dernier, fait face à des accusations d'entrave à un agent de la paix dans l'exercice de ses fonctions et d'incendie criminel. Elle doit revenir en cour mercredi matin au palais de justice de Québec.

Amélie Tremblay, mère de trois enfants et instigatrice de la marche silencieuse, était réconfortée de voir les gens en grand nombre au point de rassemblement, un peu avant 19h.

«Au départ, je croyais qu'il y aurait une dizaine de personnes, peut-être 20 personnes. (...) Tout le monde est touché par cet événement tragique, alors si ça peut mettre un baume un peu sur ce qui s'est passé, ce serait merveilleux», a-t-elle confié en entrevue.

«Cet événement-là m'a terriblement touché. J'avais beaucoup de difficulté à dormir, je devais créer quelque chose qui pouvait rassembler des gens pour vivre notre deuil collectivement», a souligné Mme Tremblay, qui réside à Lévis et qui a lancé l'initiative sur Facebook samedi vers minuit.

Robert Létourneau, résidant de Charlesbourg, s'apprêtait aussi à prendre part à la marche d'environ une heure.

«Je suis ici par solidarité avec la famille, que je ne connais pas, mais sûrement que ce petit ange-là avait des grands-parents, des oncles et des tantes. Ce n'est pas facile pour personne», a dit M. Létourneau, lui-même grand-père d'une fillette de trois ans et demi.

«On pense aux nôtres, et on pense à tous ceux qui ont des enfants. Je regarde autour de moi, il y a beaucoup d'enfants de ces âges-là», a-t-il souligné, en regardant les gens se mettant en marche à partir de l'avenue de Gaulle.

Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, participait aussi à l'événement.

«Les gens ont besoin de comprendre et de se regrouper. Je suis aussi député de Charlesbourg, alors je voulais être près de ma communauté ce soir», a-t-il indiqué en entrevue.

La ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, a demandé samedi à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) d'ouvrir une enquête sur le meurtre de la petite Rosalie Gagnon.

La ministre Charlebois a dit vouloir déterminer «si les services ont été offerts correctement dans le réseau de la santé et des services sociaux». Elle souhaite obtenir un rapport pour être informée des événements et elle s'attend à ce que la commission lui offre des recommandations afin d'éviter qu'un tel drame se reproduise.

Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) enquête toujours sur les événements. Samedi, le poste de commandement mobile établi dans le secteur de Beauport a plié bagage.