La direction du SPVM va plus que doubler le nombre de pistolets à impulsion électriques déployés dans les rues de Montréal, avec pour objectif que chaque duo de patrouilleur qui répond aux appels d'urgence soit équipé d'une de ces armes dite « intermédiaire ».

« Depuis mon arrivée au SPVM, bon nombre d'entre vous m'avez souligné l'importance de disposer des outils nécessaires pour que vous puissiez réaliser votre travail de la façon la plus sécuritaire qu'il soit, et ce, autant pour vous que pour les citoyens que nous desservons », a écrit aujourd'hui le directeur intérimaire du corps policier, Martin Prud'homme, dans un message à ses employés dont La Presse a obtenu copie.

M. Prud'homme veut que chaque duo de patrouilleurs dispose d'un pistolet électrique, mais il veut aussi en distribuer au sein de l'unité aéroportuaire, de la Brigade des espaces publics, des policiers du métro et du groupe Éclipse.

« Nous allons rapidement enclencher le processus d'acquisition des nouveaux [pistolets à impulsions électriques] et la formation des futurs utilisateurs débutera dès les prochaines semaines afin que le personnel policier soit prêt à utiliser cet outil dès réception. Nous estimons que nous aurons formé tous nos membres concernés et terminé le déploiement complet d'ici 2020 », écrit-il.

Un peu plus d'une soixantaine de ces armes sont déjà déployées sur le terrain à l'heure actuelle. Selon nos informations, le plan est de faire passer ce chiffre à environs 200.

Le nombre de policiers formés pour les utiliser passerait de 500 à 1000. Les coûts prévus sont d'environ 750 000$.

« Nos statistiques d'utilisation des dernières années révèlent que 85 % des utilisations des AIE l'ont été en mode démonstration seulement, ce qui démontre l'effet dissuasif de cet outil. Un déploiement accéléré aura donc un effet bénéfique pour votre sécurité et celle des citoyens », écrit le directeur Prud'homme dans son message.

Recommandé par un coroner  

En 2016, dans son rapport sur la mort du sans-abri Alain Magloire pendant une intervention policière, le coroner Luc Malouin avait recommandé d'introduire plus de pistolets électriques, « spécialement au centre-ville ».

« Même s'il est décrié, le taser est actuellement la seule arme intermédiaire pratique et accessible aux policiers », disait-il.

La Fraternité des policiers s'était dite favorable à l'idée.

Action autonomie, un groupe de défense des droits en santé mentale, s'était opposé à la mesure.  « La prévention et l'action en amont sur des situations de crise sont de meilleures solutions que l'ajout d'outils favorisant la répression », disait le groupe.

Joint au téléphone, l'inspecteur Ian Lafreniere porte-parole du SPVM, a refusé de commenter le dossier.

« Il y aura une présentation devant la commission de la sécurité publique pour discuter des armes intermédiaires cette semaine », a-t-il rappelé.