Un professeur de cégep de la région de Montréal affirme avoir déposé une plainte en déontologie contre la police de Gatineau, concernant l'arrestation d'un journaliste de Radio-Canada.

«On ne peut pas tolérer ça dans un État de droit. Pour moi, c'était une atteinte à la démocratie. Demain, il pourrait y avoir un autre journaliste si on ne dit rien», a laissé tomber au bout du fil Vania Atudorei.

En entrevue mardi soir, le professeur de microbiologie au cégep Gérald-Godin a déclaré que ce comportement de la police digne du «tiers-monde» ne pouvait rester impuni.

«Moi, j'ai des amis aux Nations unies et qui ont appris la nouvelle. Ça s'est rendu à l'international. Et mes amis m'ont demandé: "Est-ce que c'est vrai qu'au Canada la police arrête les journalistes?"», a-t-il soutenu.

Il a aussi mentionné que le journaliste en question, Antoine Trépanier, était son ancien étudiant et qu'il respectait beaucoup son intégrité.

M. Atudorei a indiqué que sa plainte avait été acceptée. Elle sera examinée prochainement, selon les informations qui lui ont été transmises.

Antoine Trépanier avait été arrêté par la police de Gatineau le 13 mars, après qu'Yvonne Dubé, qui faisait l'objet d'une enquête journalistique, eut porté plainte contre lui pour harcèlement criminel. Mme Dubé est la directrice générale des Grands frères et Grandes soeurs de l'Outaouais.

Le directeur du service de police de Gatineau, Mario Harel, avait admis plusieurs jours plus tard que le policier ayant arrêté le journaliste «n'avait pas évalué adéquatement la situation».

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a ensuite choisi de ne pas porter d'accusation, étant donné que selon lui, aucun acte criminel n'avait été commis dans cette affaire.

Vania Atudorei croit que le policier qui a arrêté le journaliste n'avait pas fait les vérifications nécessaires avant de procéder. Il espère que sa plainte mènera à une sanction contre lui.

«Nous quand on fait des erreurs dans la vie professionnelle, des fautes, il y a des conséquences, non? Alors pourquoi pour les policiers, ils ont le droit de commettre les erreurs sans aucune conséquence?», a-t-il soutenu.

«Je ne vise pas une personne. Je vise une pratique et je vise un dysfonctionnement dans nos services publics.»