Le mouvement Impératif français a égratigné des politiciens et a salué une artiste au cours d'un déjeuner tenu dimanche à Gatineau, en Outaouais.

Cet organisme de défense de la langue de Molière a décerné une flopée de prix Citron.

Pour ne citer que deux exemples, le président français Emmanuel Macron faisait partie de la longue liste de récipiendaires tout comme la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

M. Macron s'est retrouvé dans ce palmarès peu glorieux pour les commentaires qu'il a formulés alors qu'il accueillait le premier ministre du Québec Philippe Couillard au palais de l'Élysée le 5 mars.

Le chef d'État a notamment soutenu qu'il n'hésitait jamais lors de ses déplacements à l'étranger à prendre la parole en français, mais aussi «dans la langue du pays hôte ou également en anglais» sous prétexte qu'une telle attitude «renforce la francophonie».

Les propos d'Emmanuel Macron ont donné de l'urticaire au président du mouvement Impératif français, Jean-Paul Perreault, qui n'a pas hésité une seule seconde à les qualifier d'«irresponsables».

En entrevue avec La Presse canadienne, ce dernier a soutenu que cet élu représentait «une grande déception» en matière de «promotion du rayonnement de la francophonie».

Par ailleurs, la mairesse de la métropole a également eu droit à son prix Citron pour sa propension à s'exprimer publiquement en anglais.

M. Perreault a mentionné qu'en agissant de la sorte, Mme Plante envoie de mauvais signaux.

«Ce qu'elle dit à tout le monde c'est qu'à Montréal, il y a deux langues d'usage public. La mairesse encourage les anglophones, les immigrants et les allophones à ne pas apprendre le français», a-t-il précisé.

Selon Jean-Paul Perreault, Valérie Plante invite carrément les citoyens à «faire le choix qui leur convient» au plan linguistique.

Or, «la langue officielle du Québec c'est le français» et Montréal ne fait pas exception à la règle, a-t-il pris le soin de rappeler.

Après les réprobations, les félicitations

À l'occasion de son déjeuner, le mouvement Impératif français a, par ailleurs, encensé Louise Forestier en lui décernant son prix Prestige.

L'artiste a eu droit à cet honneur pour sa persistance à créer en français depuis le début de sa longue carrière au cours de laquelle elle a bien sûr chanté en plus d'écrire, de jouer, d'animer, de présenter des chroniques et d'offrir des conférences.

Aux yeux de M. Perreault, elle a ainsi grandement contribué au «rayonnement de la culture et de la société québécoises ici et à l'échelle internationale».