Pour financer les coûteux travaux de rénovation sur leur maison à la suite des inondations du printemps 2017, et dans l'attente de chèques du gouvernement provincial, nombreux sont les sinistrés qui ont dû puiser dans leurs économies.

La Gatinoise Silvy Lemay a donc lancé une pétition en ligne afin de demander à Ottawa de changer la loi sur les REER et d'ainsi permettre aux personnes sinistrées à la suite d'une catastrophe naturelle de piger dans leur « bas de laine » sans devoir payer de pénalité ou d'impôts. La pétition demande également qu'il n'y ait pas de montant de retrait maximal et qu'une période de remboursement de 15 à 20 ans soit établie, rétroactive à mai 2017.

La proposition s'inspire du programme RAP, qui permet aux acheteurs d'une première maison de retirer 25 000 $ de leur REER sans pénalité moyennant un engagement à rembourser la somme en 15 ans.

« Les travaux sur ma maison ont coûté 232 000 $, et mon sous-sol et mon terrassement ne sont même pas finis, raconte Silvy Lemay. À ce jour, je n'ai reçu qu'un chèque de 28 000 $ de Québec en juillet. »

Constatant que sa maison « moisissait », Mme Lemay affirme avoir dû vider son REER et son CELI pour procéder à des réparations de toute urgence. « Je n'ai plus d'argent », laisse-t-elle tomber.

Elle a donc reçu l'aide du bureau du député de Gatineau, Steven MacKinnon, pour élaborer la pétition en ligne. Celle-ci avait reçu un peu plus de 300 appuis hier. Mme Lemay espère atteindre au moins 500 signatures, seuil minimal pour que la pétition soit déposée à la Chambre des communes. Elle affirme qu'elle avait reçu plus de 4000 courriels de soutien avant de lancer cette nouvelle initiative, mais qu'elle les a perdus à la suite d'un problème informatique.

PEU D'ÉCHOS À OTTAWA

Dans la pétition E-1482, Mme Lemay interpelle Diane Lebouthillier, ministre du Revenu national.

Le cabinet de la ministre nous a fourni une déclaration laconique un peu avant 18 h hier, dans laquelle il est indiqué qu'Ottawa « reconnaît que les Canadiens touchés par ces inondations font face à des difficultés » et qu'il « s'engage à les aider à alléger leur fardeau ». On y ajoute que l'Agence du revenu du Canada « offre des allègements pour les contribuables lorsque des catastrophes naturelles [...] se produisent », sans toutefois fournir d'exemples de ces allègements.