Le train à grande fréquence (TGF) actuellement à l'étude par le gouvernement fédéral coûtera moins cher et pourra se réaliser plus rapidement qu'un éventuel monorail entre Québec et Montréal, a assuré VIA Rail, hier.

La société de la Couronne demeure entièrement dévouée à la réalisation du TGF, qui doit desservir le corridor Québec-Montréal-Ottawa-Toronto, a assuré sa porte-parole, Mylène Bélanger.

Ce projet, dit-elle, présente des avantages importants par rapport à un lien électrique rapide Québec-Montréal proposé en fin de semaine par le premier ministre Philippe Couillard.

« Le TGF peut être déployé rapidement et à moindre coût parce qu'il utilise des technologies existantes et éprouvées, a écrit Mme Bélanger dans un courriel. Dans la plénitude du temps, il permet le développement d'améliorations techniques et physiques au fur et à mesure des avancements des technologies de transport du futur. »

L'entreprise se dit néanmoins satisfaite que M. Couillard « reconnaisse le besoin d'un lien sécuritaire, plus rapide et plus fréquent entre Québec et Montréal ».

Le grand patron de VIA Rail, Yves Desjardins-Siciliano, a refusé la demande d'entrevue de La Presse.

« IMPROVISATION »

Au terme du congrès du Parti libéral, dimanche, le premier ministre a lancé l'idée d'une liaison électrique rapide, par exemple un monorail, entre Québec et Montréal. Il a affirmé qu'« on peut faire des choses beaucoup plus modernes » qu'un lien ferroviaire.

Or, a noté la Coalition avenir Québec, hier, le projet de TGF est discuté depuis plusieurs années, et il avait recueilli l'appui de plusieurs décideurs politiques et gens d'affaires. C'est notamment le cas à Trois-Rivières qui n'est pas actuellement desservi par un chemin de fer pour passagers, a noté hier le chef caquiste, François Legault.

Il a dénoncé « l'improvisation » du premier ministre libéral.

« Ça fait trois ans et demi qu'il est là, ça fait trois ans et demi qu'il sait que VIA Rail travaille sur son projet, rappelle François Legault, chef de la CAQ. Puis là il vient de se réveiller puis dire à VIA Rail : "Non, moi, je n'en veux pas de train, je veux regarder un monorail." Imaginez-vous les millions qui ont été dépensés sur ce projet-là. »

Au Salon bleu, le ministre des Transports, André Fortin, a maintenu que le nouveau projet québécois ne signifiait pas nécessairement la fin du TGF.

« Si VIA Rail veut déposer un projet qui passe par Trois-Rivières et que le gouvernement fédéral veut investir dans ce projet-là, tant mieux, a-t-il déclaré. Mais on n'a aucune confirmation de tout ça en ce moment. »

VIA Rail a lancé le projet de TGF en 2014 et le gouvernement fédéral l'étudie en détail depuis l'an dernier. Le transporteur souhaite aménager des voies exclusivement réservées au transport de passagers sur les emprises ferroviaires existantes. La facture du projet serait d'environ 4 milliards.