Une majorité de Canadiens sont favorables à l'idée que des entreprises de sécurité privées puissent effectuer des tâches accessoires telles que la gestion de la circulation, la sécurité lors d'événements majeurs comme les festivals de musique ou encore l'application des règlements municipaux et billets de stationnement. De tels changements permettraient de réduire les coûts des services policiers pour les gouvernements et d'affecter davantage de policiers à la lutte contre la criminalité.

C'est du moins ce que démontre un sondage réalisé par la firme Ipsos pour le compte de GardaWorld sur l'appui des Canadiens à l'utilisation de firmes de sécurité pour effectuer des tâches accessoires qui sont actuellement accomplies par les policiers.

Jusqu'où les Canadiens sont-ils à l'aise de voir certaines tâches effectuées par des firmes de sécurité privées ? Le sondage en ligne, réalisé du 27 octobre au 1er novembre auprès de 1007 Canadiens, indique que 59 % des répondants sont d'accord avec cette idée qui fait son petit bonhomme de chemin, notamment en Ontario où le gouvernement libéral de Kathleen Wynne vient de déposer un projet de loi ouvrant la porte à de tels changements (projet de loi 175, loi de 2017 pour plus de sécurité en Ontario). Au moins deux grandes villes ontariennes, Toronto et Ottawa, ont manifesté un vif intérêt pour un tel virage dans le passé.

Selon le sondage, seulement 29 % des Canadiens sont en désaccord avec l'idée de voir des firmes de sécurité privées se voir confier de telles tâches accessoires, alors que 12 % affirment ne pas avoir d'opinion sur le sujet.

L'appui à ce genre de réforme est sensiblement le même dans toutes les provinces, atteignant même 67 % dans les provinces de l'Atlantique et s'établissant à 59 % au Québec.

« Les Canadiens sont prêts à avoir un dialogue sur cette question », a affirmé hier l'ancien ministre de l'Industrie dans le gouvernement Harper, Christian Paradis, aujourd'hui vice-président principal, développement stratégique, services de sécurité, chez GardaWorld.

Des bémols

L'appui des Canadiens varie en fonction des tâches qui sont évoquées. Par exemple, 79 % des répondants appuient l'idée que des employés de firmes de sécurité privées s'occupent de la sécurité lors d'événements majeurs ou soient affectés à la gestion de la circulation (70 %) ou encore se voient confier l'application des règlements municipaux (59 %).

Toutefois l'appui diminue quand il s'agit de sécuriser des scènes de crime (37 %) ou de prendre des dépositions et des empreintes digitales (40 %).

« Il faut rappeler que l'objectif de tout cela n'est pas de privatiser les services policiers, mais d'optimiser les ressources pour faire en sorte que les policiers puissent vraiment traquer les criminels et être affectés aux enquêtes où il y a un sérieux manque de ressources. Je vois tout cela d'un point de vue très intéressant », a ajouté Christian Paradis.