Le commissaire de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Robert Lafrenière, ira finalement en commission parlementaire cette semaine répondre aux questions des députés concernant le contenu du projet de loi 107, a-t-on confirmé à La Presse.

M. Lafrenière, tout comme la Sûreté du Québec (SQ), le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), avait jusqu'à présent refusé de répondre aux questions des députés en commission parlementaire. Le DPCP et la SQ ont finalement changé leur fusil d'épaule, plus tôt lundi, tout comme l'UPAC en fin de journée. 

Le projet de loi 107, présenté par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, ferait notamment de l'UPAC un corps policier à part entière, un souhait qui avait d'ailleurs été exprimé par M. Lafrenière lui-même.  

Jeudi passé, pour justifier son désistement, la porte-parole de l'UPAC avait indiqué que le commissaire refusait toujours de commenter des projets de loi visant l'organisme qu'il dirige. 

Devant ce refus, les députés de la commission parlementaire devaient discuter mardi soir, à l'initiative du Parti québécois, de la possibilité de contraindre l'UPAC à se présenter pour répondre à leurs questions. L'étude du projet de loi devrait débuter mardi soir ou mercredi. 

Une fois adoptée, la loi 107 donnera à M. Lafrenière les coudées franches, l'UPAC ayant acquis un véritable statut de corps policier autonome dédié à lutter contre la corruption.

Actuellement, les enquêteurs de l'UPAC relèvent de divers corps policiers, tout en travaillant au sein de l'unité. Pour obtenir certaines informations, ils doivent donc passer par les corps policiers et formuler des demandes écrites pour y avoir accès, une situation maintes fois dénoncée par M. Lafrenière.

Par ailleurs, le prochain commissaire sera nommé pour un mandat non renouvelable de sept ans, au lieu de cinq ans.

- Avec La Presse Canadienne