La chaleur accablante ressentie ces derniers jours à Montréal a un impact sur l'achalandage des principales urgences de la métropole.

«On remarque une hausse de la clientèle plus vulnérable à la chaleur, soit les personnes âgées et les patients souffrant de problèmes coronariens et respiratoires», a indiqué à La Presse la porte-parole du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) Joëlle Lachapelle.

Toutefois, le personnel hospitalier n'a pas observé de vague de gens hospitalisés en raison de coup de chaleur, précise Mme Lachapelle du CHUM.

Même son de cloche au Centre universitaire de santé McGill: «Si on compare à la même période l'an dernier, on a clairement une hausse de l'achalandage dans les urgences du CUSM, indique l'urgentologue à l'Hôpital général de Montréal - établissement affilié au CUSM - François de Champlain. Ce n'est toutefois pas une hausse aussi marquée qu'on pourrait le penser.»

Environnement Canada a émis ce mardi matin un avertissement de chaleur accablante pour plusieurs régions du sud-ouest et du centre du Québec. 

Le temps exceptionnellement chaud et humide se poursuit aujourd'hui avec des maximums de près de 30 degrés et un facteur humidex atteignant 35 à 40.

La Direction de la santé publique de Montréal surveille la situation de près, précise de son côté le Dr David Kaiser. 

Sur l'île de Montréal, le nombre de transports ambulanciers n'avait pas augmenté en date de lundi soir. Il n'y a pas eu, non plus, à sa connaissance de décès liés à la canicule sur le territoire montréalais.

De son côté, Info-Santé a rapporté une légère hausse des appels depuis quelques jours de gens qui cherchent des informations sur les meilleurs moyens de se protéger des effets néfastes des températures très chaudes.

«Il n'y a pas d'impacts sévères pour l'instant, poursuit le Dr Kaiser. Les gens doivent prendre leurs précautions, mais comme nous ne sommes pas dans une période de chaleur extrême, nous sommes moins inquiets qu'en 2010 et en 2011 où on avait connu une vague de décès liés à la chaleur.»

Pour que la Direction de la santé publique de Montréal qualifie la température de «chaleur extrême» -et plusieurs autres régions du Québec ont adopté les mêmes critères - la température doit être au-dessus de 33 degrés le jour et minimalement de 20 degrés la nuit, et ce, pendant trois jours consécutifs.

Le Dr Kaiser recommande aux proches de personnes âgées à mobilité restreinte ou de personnes souffrant de démence ainsi qu'aux parents de nourrissons et de bambins (0-4 ans) d'aider ces derniers à bien s'hydrater. 

De plus, les gens doivent passer du temps à l'ombre ou à l'air climatisé, au moins quelques heures par jour, recommande la Direction de la santé publique de Montréal. Les gens doivent également réduire l'intensité de leurs activités physiques. 

«Dans les CHSLD, on sait que ce ne sont pas tous les patients qui ont l'air climatisé dans leur chambre, note le Dr Kaiser. Les CHSLD leur offrent l'accès à une pièce climatisée 24h sur 24 pour ceux qui n'ont pas l'air climatisé dans leur chambre.»

Dans le but de rassurer les parents qui ont envoyé leur enfant à l'école aujourd'hui, le Dr Kaiser rappelle que les enfants d'âge scolaire ne font pas partie des clientèles les plus vulnérables à la chaleur. «Les enfants peuvent éprouver de légers symptômes et avoir de la difficulté à se concentrer, mais en leur donnant accès à l'eau en tout temps, en réduisant l'intensité de l'activité physique et en adaptant le déroulement de la journée, il n'y a pas de risques pour leur sécurité», précise le Dr Kaiser.

«Les enseignants doivent amener les élèves passer du temps à l'ombre ou à la bibliothèque, énumère le médecin qui travaille à la Direction de la santé publique de Montréal. Faites une rotation des classes pour éviter que les mêmes élèves passent toute la journée dans la classe la plus chaude.»

Fermer les écoles n'est pas une solution, selon le Dr Kaiser de la santé publique.