Le conseiller municipal et candidat à la mairie de Laval, Alain Lecompte, a détruit à coups de masse, hier et aujourd'hui, six des 10 grandes pancartes électorales de son adversaire d'Action Laval Jean-Claude Gobé. Ce dernier a répliqué en portant plainte à la police.

Au parti de M. Gobé, on parle d'une «attaque frontale» de la part d'un élu qui a fait montre d'un comportement «invraisemblable» alors que la campagne électorale sera officiellement déclenchée dans deux semaines. La destruction des pancartes a immédiatement été soulevée auprès des autorités policières. Deux témoins ont été rencontrés par la police.

«C'est une furie», s'est exclamé Jean-Claude Gobé. «Il coupe le visage avec un exacto et après ça, il frappe à coups de masse. Il détruit tout, même la structure de bois. Il a fait ça, entre autres, devant notre local électoral». Alain Lecompte a été filmé en pleine action.

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M. Gobé ne s'inquiète pas de la valeur monétaire des pancartes (environ 200 $/panneau) mais plutôt de la violence du geste. «On a voulu me faire taire. On ne peut pas accepter ça en démocratie».

Politique à coups de masse

Joint vendredi après-midi, Alain Lecompte n'a pas cherché à cacher son geste qui se justifie, selon lui, parce que Action Laval ne respecte pas le calendrier électoral. «Je fais de la politique active», a dit à La Presse M. Lecompte en riant.

«Il n'y a pas de cachotterie ni de vandalisme comme ils [les dirigeants d'Action Laval] disent», a expliqué Alain Lecompte qui dit ne pas avoir agit par «rage» mais plutôt par «justice». Il invite même les Lavallois à suivre son exemple. «Si les citoyens voient un panneau avant le 21 septembre, qu'ils ne se gênent pas parce que c'est complètement illégal et injuste pour les autres partis», a-t-il ajouté.

Selon M. Lecompte, son adversaire a calculé que le risque de recevoir «une petite amende et une tape sur les doigts» de la part du Directeur général des élections en valait le coup. Ils ont pris le risque calculé de se dire: le temps que l'on reçoive un avis, on aura eu deux semaines avec nos panneaux. On ne peut pas se permettre ça»,

M. Lecompte raconte avoir reçu un appel d'un citoyen le prévenant de la présence de quatre grands panneaux surdimensionnés à la sortie de l'autoroute 15, à la hauteur du boulevard Saint-Martin. Le politicien a sauté dans sa voiture et est allé vérifier sur place. «J'avais apporté ma petite masse et je me suis exécuté», a-t-il indiqué.

Ce dernier a recommencé vendredi en s'attaquant aux pancartes plantées devant le local électoral d'Action Laval situé sur le boulevard Saint-Martin. 

Action démocratique Terrebonne

Action Laval n'est pas le seul parti politique municipal à avoir décidé de devancer la campagne électorale. À Terrebonne, l'Alliance démocratique Terrebonne a déjà installé 30 affiches il y a déjà dix jours afin d'augmenter la notoriété du candidat à la mairie, Marc-André Plante et de son équipe.

Les pancartes sont toutes sur des terrains privés ce qui serait permis en vertu des règlements municipaux; il ne s'agit pas d'une dépense électorale puisque le coup d'envoi ne se fera que le 22 septembre prochain. L'Alliance démocratique Terrebonne assume donc le coût de 3000 $. 

«Ç'a surtout irrité le maire en place [Stéphane Berthe] qui a donné un mandat juridique pour trouver une astuce dans la réglementation municipale, mais dans les faits, cela accroît beaucoup la visibilité de nos candidats [...] et ça facilite leur travail lorsqu'ils cognent aux portes», a expliqué M. Plante.