La signalisation d'une dangereuse intersection de Drummondville a été modifiée hier à la suite d'un deuxième accident fatal impliquant des motocyclistes en un an seulement.

Un automobiliste a mortellement percuté un homme à motocyclette, dimanche, au croisement du boulevard Saint-Joseph et de la route Caya, dans le secteur de Saint-Nicéphore, à Drummondville. L'an dernier, un couple de motocyclistes avait perdu la vie dans les mêmes circonstances.

Ce carrefour est problématique. De nombreux autres accidents, certains occasionnant des blessures graves, sont survenus dans la dernière année seulement, d'après Yvon Garneau, coroner responsable du dossier. Ce dernier dénonce la signalisation, mise en cause dans l'accident de dimanche. « Ce croisement, c'est un piège épouvantable, déplore-t-il. Sur place, j'ai constaté une réalité, pas une probabilité. »

Il a sommé les autorités d'agir pour apporter des changements impératifs et immédiats. Sa requête a été tout de suite prise en compte. « C'est assez rare que moins de 24 heures plus tard, on se retrouve plusieurs experts sur les lieux à travailler pour régler le problème », remarque le coroner, précisant que les procédures prennent habituellement des semaines, parfois des mois.

Yvon Garneau s'est ainsi joint à une rencontre, hier, avec des représentants de la Sûreté du Québec (SQ), du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports (MTMDET) et de la Ville de Drummondville. Sur les lieux de l'accident, « on a d'abord constaté l'évidence », raconte M. Garneau, à savoir qu'un automobiliste en direction ouest dans la rue Caya a de bonnes chances de ne pas voir le panneau d'arrêt, placé trop près de l'intersection et partiellement obstrué par du feuillage.

Il a ensuite été décidé que les annonces d'arrêt seraient agrandies et déplacées, et ce, dès les prochaines heures. L'arrêt du carrefour sera également annoncé un peu plus tôt sur le chemin. Ces changements, toutefois temporaires, précéderont d'autres réfections plus importantes que le Ministère annoncera sous peu.

Le motocycliste mort le week-end dernier est Jean-Pierre Paradis, un homme de 59 ans qui n'a malheureusement jamais rejoint son domicile, à Windsor, vers lequel il se dirigeait. « Le conducteur du véhicule aurait omis de faire l'arrêt obligatoire », a expliqué la SQ, réaffirmant ainsi la problématique de la signalisation.

UN ÉTÉ MOINS MEURTRIER ?

Selon le bilan provisoire des victimes motocyclistes obtenu par La Presse, 22 morts et 113 blessés graves ont été répertoriés entre le 1er janvier et le 5 août cette année. Pour la même période en 2016, on faisait état de 34 morts et 157 blessés graves.

L'été qui tire bientôt à sa fin semble donc avoir été moins meurtrier en ce qui concerne les accidents de motocyclette jusqu'à présent. « Ces données sont toutefois appelées à changer, car nous n'avons peut-être pas reçu tous les rapports d'accident remplis par les policiers », précise Gino Desrosiers, directeur des relations médiatiques de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).