Marc Jetté est déjà à la recherche d'un expert en action collective, quelques jours après être resté coincé plus de cinq heures dans un avion d'Air Transat à l'aéroport d'Ottawa.

Manque de pot, le premier qu'il a joint ne pouvait pas l'aider. « C'est une firme d'avocats spécialisée en droit du transport, mais elle représente Air Transat... », dit, goguenard, celui qui a appelé le 911 alors que l'appareil était cloué au sol.

L'avocat choisi sera en mesure de regrouper dans son recours les passagers du vol TS 157 du 31 juillet dernier. Des articles parus cette semaine en Europe montrent que ce vol comptait un grand nombre de Belges.

Dans son numéro du 3 août, La Nouvelle Gazette renvoie au site internet du média flamand Het Laatste Nieuws pour indiquer qu'« une majorité des passagers de cet avion était composée de voyageurs belges ».

M. Jetté n'est pas encore en mesure d'évaluer les montants de la poursuite. Jusqu'à présent, Air Transat ne s'est pas montrée disposée à accorder des indemnisations aux passagers lésés.

« UNE SITUATION TRAUMATISANTE »

Lundi soir, Marc Jetté a composé le 911 parce qu'il s'inquiétait pour la sécurité des 336 passagers qui étaient coincés depuis plus de cinq heures sur le tarmac de l'aéroport d'Ottawa. L'Airbus A330 à destination de Montréal avait été dérouté vers l'aéroport international MacDonald-Cartier en raison du mauvais temps.

Pendant les heures d'attente, la climatisation a été coupée. L'avion ne disposait plus de réserve d'eau. Il n'y avait pas de nourriture. Et les lumières ont fait place aux veilleuses.

« Des gens ont paniqué. D'autres ne se sentaient pas bien », avance Marc Jetté. 

« C'était une situation traumatisante », dit-il. Dans ces conditions, il estime que les passagers ont subi des préjudices et des dommages moraux.

« Ce n'est pas seulement une question d'indemnisation liée au prix des billets, dit-il. Il y a tout ce que les passagers ont vécu. Et la façon dont nous avons été traités. »

UN RÈGLEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE À CONNAÎTRE

Quand vient le temps d'obtenir des compensations, Jacob Charbonneau, cofondateur de volenretard.ca, rappelle une information importante aux voyageurs québécois.

« Un règlement de l'Union européenne mérite d'être davantage connu », souligne le PDG du service juridique qui défend les voyageurs lésés, en échange d'un pourcentage du montant des indemnités obtenues. « À la suite d'un retard de plus de trois heures, d'une annulation d'un vol ou d'un refus d'embarquement, le transporteur doit offrir une indemnité de 600 euros (892 $) par passager », explique-t-il.

Ce règlement s'applique pour les voyageurs québécois dans le cas des vols partant d'un aéroport européen, pour les trajets de plus de 3500 km.

« On doit le demander, car les transporteurs ne l'offrent pas toujours, dit M. Charbonneau. Ils proposent parfois de plus petits montants ou des primes sur les prochains vols. »

Mercredi dernier, l'Office des transports du Canada a annoncé qu'elle allait enquêter sur les raisons des retards de deux vols d'Air Transat, lundi soir. Les plaintes des passagers seront alors recueillies et traitées. Air Transat a accueilli favorablement cette enquête.

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

« Des gens ont paniqué. D'autres ne se sentaient pas bien. C'était une situation traumatisante », estime Marc Jetté, passager d'Air Transat qui souhaite intenter une action collective contre la compagnie aérienne.