La Ville de Montréal a refilé au gouvernement fédéral la facture de 1,75 million pour les droits de course payés aux propriétaires de la Formule électrique (FE) afin de pouvoir présenter le premier ePrix de Montréal.

Sur le circuit de la FE qui compte neuf villes hôtesses, Montréal est la seule ville où les gouvernements paient des droits de course à la FE, et les organisateurs de l'ePrix de Montréal indiquent ne pas connaître le montant des droits de course payés ailleurs par les promoteurs privés.

La Ville de Montréal dépensera de 16,5 à 26,5 millions pour présenter le premier ePrix de Montréal les 29 et 30 juillet. De cette somme, 1,75 million de dollars iront aux propriétaires de la FE, l'entreprise européenne Formula E Group, en échange des droits de course d'un ePrix.

À la demande des organisateurs montréalais de l'ePrix, le gouvernement fédéral a accepté de faire un prêt remboursable de 1,75 million afin de payer les droits de course pour la première édition. Ottawa compte toutefois se faire rembourser sa contribution : il exigera des redevances de 10 % sur les revenus de l'ePrix de Montréal à compter de sa troisième édition, jusqu'à concurrence de son prêt de 1,75 million.

« Le gouvernement fédéral est très heureux de supporter la Ville de Montréal dans le cadre de l'événement de Formule E qui se tiendra prochainement à Montréal, a indiqué par courriel l'attaché de presse du ministre fédéral du Développement économique Navdeep Bains, Karl Sasseville. La contribution remboursable de 1,75 million de dollars servira uniquement à ce que le Montréal ePrix puisse se procurer les droits de course de Formule E et que l'événement puisse avoir lieu cette année. »

« Comme nous tenions à supporter l'initiative tout en prenant soin d'administrer rigoureusement l'argent des contribuables, la contribution du gouvernement fédéral se fait sous forme de prêt. »

« Pour les deux premières années, aucun remboursement n'est exigé de la part du Montréal ePrix, afin de lui permettre de développer sa notoriété et d'attirer des visiteurs, a poursuivi M. Sasseville. Par la suite, des redevances de 10 % seront appliquées à ses revenus jusqu'à ce que le prêt soit entièrement remboursé. »

Le prêt d'Ottawa a été accordé à Montréal c'est électrique (MCE), organisme sans but lucratif créé pour organiser l'ePrix de Montréal.

PROMOUVOIR L'ÉLECTRIFICATION

Montréal est la seule des neuf villes hôtesses de la FE cette saison où les gouvernements paient les droits de course à la FE, selon MCE. « Montréal est la seule ville où la Ville a initié le course, alors que dans les autres ePrix, ce sont la FEO [propriétaire de la FE] ou les autres promoteurs locaux qui organisent et paient les droits de course », dit Sylvain Vincent, président du conseil d'administration de Montréal c'est électrique.

Sylvain Vincent estime que le paiement des droits de course par les gouvernements est justifié dans le cas de Montréal. « C'est la seule ville où on fait la course pour promouvoir l'électrification des transports, où la décision a été faite dans un contexte beaucoup plus large que juste la course, dit le président du conseil d'administration de MCE. À Montréal, les spectateurs vont pouvoir venir essayer les véhicules électriques et voir l'expertise de nos universités [dans ce domaine]. »

LE PRIX JUSTE ?

Le montant de 1,75 million est-il élevé pour les droits d'une course de la Formule E ? MCE indique par courriel ne pas connaître les « montants qui sont payés par les promoteurs privés dans les autres villes ».

La Presse a demandé au cabinet du maire Denis Coderre si Montréal était la ville hôtesse de la FE qui payait le plus cher en droits de course, et si la métropole avait fait des recherches pour comparer les droits payés par les autres villes hôtesses. Le cabinet du maire Coderre a redirigé nos questions vers MCE, qui estime qu'on « ne peut pas comparer » avec les droits de course des autres ePrix.

« Chaque ville qui accueille une étape de la course a un modèle d'affaires différent, et par conséquent, on ne peut comparer. Dans le cas de Montréal, la Ville souhaitait en faire un événement pour la promotion de l'électrification des transports, et c'est dans cet esprit que les négociations se sont faites. »

- Extrait d'une déclaration de MCE transmise par courriel

Où se situe l'ePrix de Montréal sur l'échelle des droits de course de la FE ? Quel est le montant moyen des droits de course cette saison ? Les propriétaires de la FE n'ont pas répondu à ces questions vendredi. « Formula E Holdings a pour politique de ne pas divulguer les détails confidentiels contractuels ou financiers relatifs à son championnat ou à ses courses, ce qui comprend les modalités des contrats et les modèles d'affaires », a indiqué par courriel à La Presse le porte-parole de la FE, Sam Mallinson.

Le prêt de 1,75 million d'Ottawa a été accordé à Montréal c'est électrique (MCE). Techniquement, c'est la Ville de Montréal qui a payé les droits de course de 1,75 million à la FE. En pratique, MCE s'attend à accuser un déficit avec la course de cette année, déficit que la Ville de Montréal assumera jusqu'à concurrence de 10 millions. En conséquence, la facture totale de la Ville de Montréal sera de 16,5 à 26,5 millions pour l'ePrix de 2017. La somme de 1,75 million versée par Ottawa réduira donc en pratique le déficit de MCE qui doit être financé par la Ville de Montréal.

Le gouvernement du Québec n'a pas encore annoncé s'il participerait au montage financier de l'ePrix de Montréal. La société d'État Hydro-Québec est le principal commanditaire de la course, à hauteur de 850 000 $.