C'est aujourd'hui que le conseil de la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) se penchera pour la première fois sur une politique de financement des transports collectifs dénoncée par la Ville de Laval et par l'agglomération de Longueuil.

Les deux plus grandes municipalités de la banlieue ont déjà clairement signifié leur intention de voter contre l'adoption de ce cadre de financement régional qui fera grimper la facture des Lavallois de 25 millions sur trois ans, et qui représente un manque à gagner de 15 millions, d'ici 2020, pour les villes de l'agglomération de Longueuil.

Dans une lettre adressée le mois dernier au ministre des Transports du Québec, Laurent Lessard, le maire de Laval, Marc Demers, et la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, ont déploré la hausse prévue de leurs contributions pour financer les services d'autobus, de métro et de trains de banlieue, au moment où Québec injecte des centaines de millions de dollars supplémentaires dans les transports collectifs métropolitains. Une partie de ces fonds, soit 154 millions, doit d'ailleurs être versée à la nouvelle autorité régionale, qui n'est en fonction que depuis le 1er juin dernier.

« Le projet de politique se traduira par des déséquilibres importants au chapitre de la répartition des charges entre les différentes municipalités de la région, dénonce le maire de Laval. C'est inéquitable pour les citoyens des banlieues et les usagers du transport collectif de ces secteurs, qui paient déjà des tarifs plus élevés qu'à Montréal pour parcourir des distances comparables. »

À Québec, la Coalition avenir Québec (CAQ) a aussi qualifié d'« injuste et inéquitable » le projet de politique de l'ARTM. Le député de Deux-Montagnes et porte-parole de la CAQ en matière de transports, Benoit Charette, a invité le ministre Lessard à « mettre son poing sur la table » et à garantir aux familles dans les couronnes de la banlieue qu'« elles ne subiront pas une hausse de leurs comptes de taxes pour le transport collectif ».

L'ARTM est la nouvelle autorité responsable de la planification et du financement des réseaux de transports en commun de Montréal et des banlieues. Cet organisme, qui est entré en fonction le 1er juin dernier et dont le conseil d'administration se réunit aujourd'hui pour la première fois, aura désormais la responsabilité de fixer les tarifs et de déterminer les niveaux de services de tous les réseaux de transports collectifs de la région métropolitaine.