Les réparations du tronçon affaissé de l'autoroute 25 à Saint-Roch-de-l'Achigan, dans la région de Lanaudière, vont coûter 111 % de plus que le budget prévu, a annoncé le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports (MTMDET), dans sa dernière mise à jour des travaux.

Selon une porte-parole du MTMDET, Sarah Bensadoun, les modifications majeures apportées à la conception d'un ponceau, les travaux de construction plus importants qui en découlent et le recours à une quantité beaucoup plus importante de matériaux de remblai expliquent en grande partie cette hausse des coûts de réfection de l'A25.

La facture va passer de 2,8 à 5,9 millions.

Le Ministère avait déjà revu, il y a quelques semaines, l'échéancier de rétablissement de la circulation sur cette partie de l'autoroute 25 où circulent environ 14 000 véhicules par jour, dans chaque direction. D'abord prévue pour la Saint-Jean, le 24 juin, la réouverture des voies de circulation en direction sud est maintenant prévue un mois plus tard, soit pour la troisième semaine de juillet. La réouverture de l'autoroute en direction nord devrait suivre quelques jours plus tard.

Le 7 avril, un tronçon de l'autoroute 25 en direction nord, entre les kilomètres 44 et 45, à Saint-Roch-Ouest, s'est affaissé en raison d'un ponceau défectueux, au moment où les pluies étaient fréquentes et abondantes. Cinq jours plus tard, après que les eaux se furent retirées et que des études hydrauliques et géotechniques eurent été entreprises, le Ministère a décidé de fermer complètement l'autoroute dans les deux directions, en pleine nuit, jusqu'à nouvel ordre.

Depuis, les automobilistes qui se rendent vers Terrebonne ou Montréal, en direction sud, doivent emprunter une déviation de plus de cinq kilomètres sur une route secondaire et des rangs locaux où les agriculteurs font régulièrement rouler leur machinerie pour passer d'un champ à un autre. En périodes de pointe, le matin, la congestion est importante.

Dans les semaines qui ont suivi l'affaissement, la reconstruction de la chaussée et le remplacement des ponceaux défectueux avaient été estimés à 2,8 millions.

« La révision des coûts [à 5,9 millions] est due principalement aux changements dans la conception du projet, a expliqué Mme Bensadon. Une analyse géotechnique a révélé une complexité des sols plus importante que prévu. Ça a nécessité des additions, des ajouts au projet. Le nouveau ponceau sera renforcé de murs de tête en béton qui vont permettre de gérer de façon sécuritaire les précipitations soudaines et abondantes comme celles qu'on a connues ce printemps. »

L'affaissement de l'autoroute 25 suit ainsi une tendance relevée mercredi dans un rapport de la vérificatrice générale du Québec quant aux contrats signés en situation d'urgence. La vérificatrice affirme que le Ministère éprouve « des problèmes à l'égard du contrôle des coûts » dans ce type de situation.

Pour mener son examen élargi sur l'attribution des contrats au MTMDET, le bureau du Vérificateur général a examiné 95 contrats différents, dont six qui ont été signés en situation d'urgence.

Dans les six cas, les travaux réalisés ont finalement coûté plus cher que prévu. Les écarts entre la valeur du contrat et l'estimation des coûts ont varié de 17 % à 115 %. Dans le cas de l'autoroute 25, l'augmentation des coûts, de 2,8 à 5,9 millions, représente un écart de 111 %.