Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, n'exclut pas de demander un coup de pouce de l'armée si la situation des inondations au Québec s'aggrave.

Le ministre Coiteux a dit surveiller la situation de près et dans plusieurs régions, vendredi, alors que d'autres précipitations sont annoncées tout au cours du week-end.

M. Coiteux, qui est aussi ministre des Affaires municipales, a abordé la question alors qu'il prenait la parole devant plusieurs représentants municipaux réunis à l'occasion des assises de l'Union des municipalités du Québec, à Montréal.

Il a salué le travail des services d'urgence et compati avec les citoyens des municipalités touchées. « Nous sommes avec vous », leur a-t-il lancé, promettant que tous les efforts seraient déployés pour leur venir en aide le plus rapidement possible.

Environnement Canada a prévenu que certains secteurs recevront jusqu'à 60 millimètres de pluie au cours du week-end, aggravant ainsi la situation déjà précaire.

De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, s'est rendu dans sa ville natale, Sainte-Anne-de-Bellevue, où il a constaté les dégâts causés par les inondations pour les propriétés situées à proximité des lacs Saint-Louis et des Deux-Montagnes.

Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a déclaré en point de presse à Ottawa que le gouvernement était prêt à agir rapidement, mais que ce sera à la province de signaler qu'elle a besoin de son aide.

De son côté, le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, s'est rendu en Mauricie avec la députée Ruth Ellen Brosseau.

M. Mulcair a sommé le gouvernement Trudeau de faire sa part et de commencer à intervenir.

Il a également déploré le fait que le gouvernement libéral n'a rien fait pour rétablir les transferts aux provinces en prévision des urgences, qui avaient été réduits de 9 % par le précédent gouvernement conservateur.

De passage à Montréal, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que son gouvernement était en contact avec ses homologues des provinces - l'Ontario et le Nouveau-Brunswick sont aussi touchés - et des villes.

« Nous sommes prêts à faire tout ce qu'on peut pour aider les gens à traverser cette épreuve. Nous avons l'intention d'être là », a-t-il dit lors d'un point de presse avec le maire de Montréal, Denis Coderre.

« On va être là, évidemment, à la demande du gouvernement du Québec, si demande il y a. Et c'est sûr que de notre côté avec le ministre Goodale, on prend toutes les mesures préparatoires qu'on pourrait prendre pour être sûrs de répondre à l'appel, s'il y a un appel pour aider les citoyens », a-t-il assuré.

Les régions plus à l'est, où le couvert de neige demeure important, commencent à vivre elles aussi la même situation que le sud et l'ouest de la province, alors que la fonte se combine aux pluies pour compliquer la vie des riverains.

Sur le terrain, pendant ce temps, la surveillance demeure intense dans les régions de Montréal, de l'Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière, de la Montérégie et de la Mauricie, où la situation s'est détériorée dans les derniers jours avec des débordements, entre autres, du fleuve Saint-Laurent, du lac Saint-Louis, des rivières des Outaouais, Mille-Îles, des Prairies et Saint-Maurice, pour ne nommer que celles-là.

Plusieurs rivières de moindre importance, de même que quelques lacs ont aussi causé des problèmes multiples dans toutes ces régions.

À Laval, la Ville a mis en place plusieurs mesures pour venir en aide à ses citoyens et s'est dite prête à intervenir rapidement si la situation devait se détériorer. Depuis vendredi matin, une centaine de cols bleus supplémentaires du Service des travaux publics sont sur le terrain pour livrer des sacs de sable et aider les citoyens à ériger des murets, rapporte la Ville.

Au Service de sécurité incendie de Laval aussi, les effectifs ont été accrus pour aider les citoyens aux opérations de pompage. Des démarches ont également été entreprises auprès d'organismes du milieu afin d'obtenir l'aide de bénévoles supplémentaires, si besoin est. La Ville a invité les riverains à agir avant que l'eau n'atteigne leurs terrains et à couper l'électricité dès les premiers signes d'infiltration d'eau.

Plus à l'est, on commence maintenant à voir des débordements dans le Bas-du-Fleuve, où la rivière Mitis incommode les résidants de Sainte-Angèle-de-Mérici et de Sainte-Jeanne-d'Arc. Dans le Centre-du-Québec, le fleuve a forcé l'évacuation d'une poignée de résidences à Bécancour, mais 275 autres sont menacées.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des problèmes de débordement sont également rapportés dans les municipalités de Lac-Bouchette et Saint-François-de-Sales en raison de la montée des eaux sur le lac des Commissaires et la rivière Ouiatchouan. Fait à noter, le sol est tellement saturé d'eau qu'on rapporte à Sainte-Jeanne-d'Arc des inondations par infiltration causées par le haut niveau de la nappe phréatique.

Selon un relevé du ministère de la Sécurité publique sur la crue des eaux, le lac des Deux-Montagnes était en hausse à Sainte-Anne-de-Bellevue et à Pointe-Calumet avec une « inondation moyenne ».

On rapportait également une « inondation mineure » à Montréal près du boulevard Lasalle, ainsi qu'une autre « inondation mineure » de la rivière des Prairies à la tête des rapides du Cheval blanc, de même qu'une autre « inondation mineure » de la rivière des Mille-Îles à Deux-Montagnes.