Des manifestations ont été organisées samedi dans neuf villes à travers le Québec pour dénoncer les ratés du système de paye des fonctionnaires fédéraux.

Exaspérés par les erreurs du système Phénix, les membres de l'Alliance de la Fonction publique du Canada, région du Québec (AFPC-Québec) ont tenu des rassemblements devant les bureaux de certains députés et ministres, dont le premier ministre Justin Trudeau.

Des manifestations étaient également prévues devant les bureaux de circonscription des ministres Marie-Claude Bibeau, François-Philippe Champagne et Jean-Yves Duclos.

Les problèmes de Phénix ont fait en sorte que, depuis l'année dernière, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été mal payés ou n'ont carrément pas reçu de salaire.

La vice-présidente exécutive de l'AFPC-Québec, Magalie Picard, a expliqué que l'intention était d'envoyer «un message sans équivoque au gouvernement qu'il est drôlement temps de régler les problèmes de paye et les problèmes du système Phénix».

«On ne voit pas la lumière au bout du tunnel. On est extrêmement tannés. Imaginez-vous aller travailler et ne pas avoir de chèque de paye toutes les deux semaines, c'est inacceptable et même invraisemblable en 2017» a-t-elle renchéri.

Mme Picard dénonce des actions «très timides» de la part du gouvernement et se demande d'ailleurs pourquoi il y a un «entêtement» à continuer d'utiliser ce système, «comme si Phénix était le seul système de paye qui existait au sein de l'État actuellement».

«Les membres de la GRC et les députés ont un autre système de paye qui va très bien», a-t-elle précisé.

Jeudi, le cabinet du premier ministre a annoncé la création d'un Groupe de travail des ministres pour régler les ratés du système électronique de paie des fonctionnaires fédéraux, à quelques jours de la date butoir pour produire les déclarations de revenus.

Justin Trudeau a indiqué que le comité ministériel spécial, présidé par le ministre de la Sécurité publique, le vétéran Ralph Goodale, est chargé «d'atteindre la stabilité du système de paye» Phénix. Le cabinet du premier ministre ne précise toutefois pas d'échéancier pour régler une fois pour toutes les problèmes.

Visiblement sceptique, Mme Picard a affirmé que «quelqu'un ne prend pas de décision et, là, on nous parle de créer un comité».

«Ça fait plus qu'une année que les problèmes sont connus. J'ai vraiment hâte de savoir qui est imputable», a-t-elle indiqué.