L'utilisateur occasionnel des transports en commun n'aura plus à se soucier d'avoir de la monnaie en poche ou de se procurer un titre de transport pour monter à bord d'un autobus à Laval. À compter de vendredi, il pourra utiliser sa carte de crédit dans le cadre d'un projet-pilote.

La Société de transport de Laval (STL) s'est associée au Mouvement Desjardins pour tester la technologie et observer le comportement des usagers jusqu'à l'automne prochain. « Notre pari, c'est que ça va faire augmenter notre clientèle. Si on allait chercher de 1 à 2 %, ce serait un grand succès », estime le directeur général de la STL, Guy Picard.

Selon ce dernier, les différents réseaux de transports en commun au Québec s'intéressent de près à l'expérience. La STL sert ni plus ni moins de banc d'essai. « Dans le fond, on a devancé la parade », croit M. Picard. « Nous partagerons nos résultats avec les autres sociétés de transport à travers le Québec. Si ça fonctionne bien, il pourrait y avoir une décision métropolitaine à prendre pour équiper la flotte d'autobus dans la région », souligne M. Picard.

Dans l'immédiat, ce sont les autobus de six circuits lavallois (20, 39, 48, 60, 63 et 73) qui seront dotés d'un terminal de paiement sans contact, comparable à ceux que l'on retrouve à la Société de transport de Montréal pour la carte OPUS. Il suffit de toucher le terminal avec une carte Visa ou MasterCard pour que le paiement soit effectué instantanément.

La STL a écarté la possibilité d'offrir le paiement par carte de débit, car ce système exige une validation par le détenteur de la carte, ce qui retarderait le service, croit-on.

C'est la clientèle occasionnelle qui est visée par la STL, soit un touriste ou un automobiliste qui, pour une raison ou une autre, laisse tomber la voiture de temps en temps.

UNE PREMIÈRE AU PAYS

Selon la STL, il s'agit d'une première au Canada. Aux États-Unis, les villes de Chicago et de Philadelphie offrent déjà ce système de paiement. On le retrouve également à Londres, à Madrid et à Moscou.

À Laval, les terminaux sont fournis par Desjardins, et la STL paie pour leur installation dans les autobus. De plus, la STL devra verser un pourcentage des transactions à Desjardins, à titre de paiement ; l'information fait l'objet d'une entente de confidentialité. « On voit davantage ça comme un investissement plutôt qu'un coût », s'est borné à dire M. Picard.

Au cours des dernières années, la STL a innové dans plusieurs secteurs : information en temps réel (2010), premier bus électrique (2012), service automatisé pour prévenir la clientèle du transport adapté (2013), gratuité pour les personnes de 65 ans et plus (2014) et synchronisation des feux de circulation pour donner la priorité aux autobus (2016).