L'intense course à la direction d'Action Longueuil s'est envenimée samedi, à la veille du vote à la succession de la mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire à la tête du parti. La candidate Sylvie Parent s'est insurgée contre des « appels d'intimidation » et des « manoeuvres électorales », tandis que son opposante Josée Latendresse a « condamné sans réserve » ces gestes d'intimidation, point d'orgue d'une campagne au climat « difficile ».

« Depuis 24 heures, des membres sympathisants à ma candidature ont commencé à nous appeler pour dire: qu'est-ce qui se passe ? La convention n'a pas lieu dimanche ? Des gens leur laissaient sous-entendre qu'il n'y avait pas de convention [aujourd'hui] », a dénoncé Sylvie Parent hier soir. La conseillère du district Fatima-Parcours-du-Cerf s'est dite « scandalisée de la tournure qu'a prise [hier] cette course à la chefferie », mais a toutefois refusé de montrer du doigt son opposante.

La conseillère du district Saint-Charles, Josée Latendresse, s'est offusquée qu'on puisse sous-entendre l'implication de son équipe dans ce stratagème. « [Hier] matin, nous avons envoyé à l'ensemble des membres un rappel pour ne pas manquer le vote d'[aujourd'hui]. Si des faits comme ça m'avaient été rapportés, immédiatement, je serais allée voir la présidente d'élection », maintient-elle. La direction d'Action Longueuil n'a pas été informée, hier, des situations dénoncées par Mme Parent, a indiqué la chef intérimaire du parti Lyette Bouchard.

Josée Latendresse a assuré mener une « campagne positive » depuis un mois, malgré le « climat lourd et difficile » au sein du parti. La candidate a affirmé avoir fait part de ses « préoccupations » à deux reprises, la semaine dernière, à la présidente d'élection et au directeur général du parti. Elle n'a pas donné plus de détails sur la nature de ces préoccupations, ajoutant avoir mis des « lettres sous embargo » pour assurer l'unité du parti.

Sylvie Parent a également dénoncé un geste « odieux » visant à « discréditer les gens » qui appuient sa candidature. Une bénévole de sa campagne a reçu, hier, des cendres sur son balcon, accompagnée d'une lettre d'intimidation signée par son défunt frère. Sylvie Parent était révoltée au bout du fil. « On est dans une autre époque. Jamais je n'ai pensé qu'on pourrait vivre ça en 2017 ! On est dans une course à la chefferie, mais on dirait qu'on est dans un autre monde. Je n'ai pas de mots, je suis dépassée », s'est-elle insurgée. L'affaire fait l'objet d'une enquête policière, a-t-elle dit.

Dans les derniers jours, des sympathisants à sa campagne auraient également reçu des « appels d'intimidation » pour les inciter à ne pas voter pour elle. « Ça n'a aucune commune mesure, a soutenue Sylvie Parent. Honnêtement, on régresse. Ce qu'on a défendu en 2009 avec Mme St-Hilaire, c'était justement cette façon de faire, et c'est ça qui m'a amenée en politique. »

« S'il y a eu des gestes d'intimidation qui ont été posés auprès de nos membres, je les condamne sans réserve. Les faits allégués, s'ils sont avérés, sont graves. Ils vont à l'encontre de nos valeurs », a assuré Josée Latendresse.

La candidate, élue depuis un an, compte sur l'appui de sept conseillers du parti. Elle mise sur son « discours d'énergie nouvelle » et sur son expérience en affaires. La conseillère Sylvie Parent, élue depuis 2009, est présidente de la Commission des finances et des ressources humaines de la Ville de Longueuil. Elle a reçu l'appui de quatre conseillers et du député péquiste de Bourget Maka Kotto, le mari de la mairesse St-Hilaire. Celle-ci, qui est restée neutre dans la campagne, demeure en poste jusqu'au scrutin de novembre.

L'assemblée générale d'Action Longueuil se déroule à 13 h dimanche au Collège Charles-Lemoyne, à Longueuil.