Malgré ses difficultés à faire atterrir un projet d'héliport au centre-ville, Montréal ne baisse pas les bras. La métropole vient de lancer un appel d'offres pour embaucher une firme afin de la conseiller dans ses démarches.

Il y a deux ans, Denis Coderre avait pris tout le monde par surprise en annonçant vouloir doter Montréal d'un héliport public. Depuis, ses démarches ont échoué, les arrondissements du Sud-Ouest et de Verdun ayant refusé d'accueillir une telle installation.

Pour relancer le dossier, Montréal cherche une firme pour élaborer un «outil d'analyse [...] afin d'évaluer et d'encadrer les projets d'héliport qui lui seront soumis». Dans l'appel d'offres lancé le 25 janvier, la Ville précise qu'il n'est pas question pour le moment de déterminer le meilleur site ou d'analyser un site en particulier.

Le mandat comprend deux volets. Le premier consiste à faire un portrait de la quinzaine d'héliports déjà présents dans la région de Montréal. La métropole veut non seulement en faire la liste, mais aussi recevoir une description de leur rôle, savoir qui en est propriétaire et déterminer le marché que chaque installation dessert.

Le second volet de l'étude vise à répertorier les meilleures pratiques d'implantation et d'aménagement d'héliport en milieu urbain. La firme sélectionnée devra ainsi établir la liste des rapports et études à soumettre pour présenter un projet. Montréal a déjà identifié une dizaine de documents, comme des études de marché, de bruit et d'impact sur la circulation.

La Ville veut également obtenir «une estimation de marché potentiel sur un horizon de 10 ans».

Le rapport devra étudier cinq villes similaires à Montréal dotées d'un héliport urbain afin d'étoffer le dossier. La métropole québécoise souhaite que ces installations soient récentes. «Cette étude permettra à la Ville de comprendre à quoi s'attendre en termes d'équipements et servira à proposer des bonifications aux projets soumis afin qu'ils répondent aux meilleurs standards», peut-on lire dans l'appel d'offres. La firme aura ainsi pour tâche de passer en revue tous les lois et règlements, tant de la Ville, de Québec et d'Ottawa que sur la scène internationale.

Lancé le 25 janvier, l'appel d'offres s'est terminé le 15 février. La firme retenue aura six mois pour mener à bien le travail.

Enfin, dit l'industrie

L'Association québécoise du transport aérien (AQTA), qui représente l'industrie aérienne, se réjouit de l'initiative de Montréal. «Toute ville qui se respecte doit se doter d'un héliport. Je ne connais pas de ville de la taille de Montréal qui n'en a pas un accessible à tous», dit son PDG, Jean-Marc Dufour.

Cette fois pourrait être la bonne, poursuit l'industrie. 

« Le moment est bon pour finalement se doter d'un héliport. Je sens une volonté politique », dit Jean-Marc Dufour.

L'AQTA évalue qu'un héliport au centre-ville de Montréal pourrait générer «2000 mouvements annuels», soit environ cinq atterrissages et décollages par jour.

Rappelons que Verdun a mené un projet-pilote en aménageant un héliport temporaire lors du Grand Prix 2016. L'arrondissement a finalement renoncé à accueillir une telle installation en permanence, notamment en raison du bruit.  C'est plus fort que le bruit d'une autoroute», avait constaté le maire Jean-François Parenteau.

Étrangement, malgré la sortie du maire Coderre pour un héliport il y a deux ans, le projet ne figure pas dans la Stratégie centre-ville actuellement à l'étude à la Ville de Montréal. Une telle installation n'apparaît pas non plus dans le Plan de transport de Montréal adopté en 2008.