Après une fin de semaine meurtrière sur les sentiers de motoneige, l'Association des motoneigistes du Québec (AMQ) déplore le manque de surveillance policière dans les forêts de la province.

Selon le président de l'AMQ, Marc Larouche, les excès d'alcool sont fréquents dans les relais de motoneige. «On voit des gens prendre trois ou quatre bières, puis repartir ensuite, s'insurge-t-il. Pourquoi on continue de les servir?»

Depuis le début de l'hiver, cinq motoneigistes sont morts au guidon de leur engin. Juste au cours du dernier week-end, deux hommes ont perdu la vie et un adolescent de 14 ans s'est retrouvé à l'hôpital avec de graves blessures, à la suite de trois accidents.

La Sûreté du Québec indique que la vitesse et l'alcool pourraient avoir contribué à la mort d'un homme de 48 ans, qui a heurté un arbre près de Saint-Agapit, dans Chaudière-Appalaches. Quant à l'adolescent, qui a frappé des rochers en traversant un lac à Sainte-Béatrix, dans Lanaudière, il n'avait pas le droit de conduire une motoneige (l'âge minimum est de 16 ans).

«Ce sont des accidents malheureux. On essaie de faire de la sensibilisation, d'être plus présents dans les sentiers, mais c'est toujours à recommencer.» - Gaston Fortin, responsable de la sécurité pour la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ)

Les 1200 patrouilleurs bénévoles de la FCMQ n'ont cependant pas le pouvoir de distribuer des contraventions pour les excès de vitesse ou la conduite en état d'ébriété. C'est la Sûreté du Québec (SQ) qui s'en charge, grâce à ses 308 policiers formés pour la sécurité à motoneige.

Entre le 1er janvier et le 30 novembre 2016, ils ont d'ailleurs distribué 2370 constats d'infraction à des motoneigistes fautifs, indique le sergent Claude Denis. «Les accidents mortels sont principalement causés par la vitesse, l'empiétement sur la voie inverse et le défaut de céder le passage aux croisements», dit-il.

La fin de semaine dernière, la SQ a mené une opération de distribution de constats d'infraction et de sensibilisation aux dangers des comportements téméraires.

C'est insuffisant, selon Marc Larouche. «J'ai fait 3000 kilomètres depuis le début de l'hiver et je n'ai vu aucun policier, souligne-t-il. Personne n'a jamais vérifié si j'avais mon droit d'accès, mon permis de conduire ou mon certificat d'assurance. Il y a un manque d'effectifs policiers, et les efforts de sensibilisation sont insuffisants.»

La glace trop mince sur les cours d'eau est un autre danger qui guette les motoneigistes. «Comme il n'a pas fait très froid et qu'il a neigé tôt, la neige a agi comme isolant et la glace n'a pas eu le temps d'épaissir, explique Gaston Fortin. C'est donc important de rester dans les sentiers balisés.»